A l'occasion du 50ème anniversaire de la Convention de l'Unesco sur les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transport illicites de la propriété de biens culturels, l'organisation onusienne lance, mardi, une campagne internationale de communication afin de sensibiliser le grand public amateur d'art aux conséquences désastreuses de ce trafic. Selon l'Unesco, le commerce illicite de biens culturels représente près de 10 milliards de dollars chaque année. Ce trafic, alimenté par le pillage parfois très organisé de zones archéologiques, constitue une source de financement majeure d'organisations criminelles et terroristes et dépossède les peuples de leur histoire et de leur identité. La campagne, intitulée Le vrai prix de l'art et imaginée avec l'agence de communication DDB Paris, emprunte ses codes à l'univers de l'art et du design pour mieux révéler la vérité sombre cachée derrière certaines œuvres, explique un communiqué de l'Unesco. «Chaque visuel présente un objet in situ, intégré à la décoration intérieure d'un acheteur. Une accroche vient révéler de façon cruelle l'envers du décor : financement du terrorisme, fouilles illégales, vols dans un musée détruit par la guerre, liquidation de la mémoire d'un peuple... Chaque annonce raconte l'histoire vraie d'une antiquité volée dans une région du monde (Moyen-Orient, Afrique, Europe, Asie et Amérique Latine)», détaille l'organisation onusienne. Diffusée à partir de mardi, la campagne est lancée en amont de plusieurs événements importants, organisés à l'occasion de cet anniversaire, notamment la réunion du Comité de la Convention prévue les 27 et 28 octobre, la première Journée internationale de lutte contre le trafic illicite de biens culturels (14 novembre), et une conférence internationale à Berlin (16-18 novembre), qui a pour objectif d'analyser les priorités par région, d'étudier les enjeux et de partager des solutions. «Le trafic illicite constitue un vol caractérisé de la mémoire des peuples. Eveiller les consciences et appeler à la plus extrême vigilance est nécessaire pour lutter contre cette réalité largement sous-estimée», a déclaré, à cette occasion, Audrey Azoulay, Directrice générale de l'Unesco.