La rentrée scolaire aura finalement été un ratage sur toute la ligne. En effet, le ministre de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui avait pourtant tout le temps pour bien préparer cette rentrée, n'a réussi qu'à enfoncer le clou, laissant clairement entendre que tout ce qui se manœuvrait n'était que pour servir les intérêts du lobby du secteur privé. Voilà le résultat. Une rentrée chaotique à tous les étages. Il n'y a eu en fin de compte ni l'option de l'enseignement présentiel, ni celle de l'apprentissage à distance, ni encore un report de la rentrée. Ceci, au moment où les parents et tuteurs d'élèves ont acquis les fournitures scolaires, payé les frais d'inscription et de scolarité dans le privé et pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer à leurs enfants une rentrée scolaire dans de bonne conditions. Après tout cet investissement matériel et psychologique, ils ont été surpris à la dernière minute par des communiqués flous annonçant le report dans la plupart des grandes villes. Ce qui est intriguant est qu'on annonce le démarrage de la rentrée à distance, alors que les élèves ne connaissent même pas leurs enseignants. Le tout restera donc dans le virtuel. Dans les autres localités, non concernées par les communiqués en question, la rentrée en présentiel n'est qu'une illusion. Les élèves ont été répartis par groupes pour être des figurants dans des salles où les conditions pédagogiques et de prévention contre l'épidémie sont carrément absentes, notamment dans le monde rural et les périphéries des grandes agglomérations. Comment pourrait-on parler de mesures de sécurité sanitaires, alors que des Groupes scolaires n'ont même pas accès à l'eau potable ? Comment pourrait-on parler de l'égalité des chances, alors que certains élèves sont inscrits en présentiel, d'autres à distance et plusieurs autres attendent de savoir quelle option optera le gouvernement pour leur cas? Face à cet arbitraire du gouvernement, plusieurs parents d'élèves sont entrain de chercher des alternatives dans les grandes villes en vue de créer un cadre d'apprentissage informel pour permettre à leurs enfants de maintenir un contact avec leurs camarades de classe et suivre des cours suivant un programme. Voilà une formule d'«enseignement à domicile» qui serait bénéfique pour les enfants, du moins en cette conjoncture où le gouvernement n'a brillé que par son incompétence. B. Amenzou