L'Exécutif semble vouloir accélérer la cadence du transfert de certaines entreprises publiques. En effet, le projet de loi qui ouvre la voie à une nouvelle vague de privatisations, déposé il y a moins d'un mois au SGG, a été adopté en conseil de gouvernement, jeudi dernier. Le texte, rappelons-le, prévoit l'ouverture du capital d'entreprises qui s'activent dans des secteurs concurrentiels et qui ont atteint un degré de maturité avancé. L'opération rapportera à l'Etat quelques 10 milliards de DH. En contrepartie, l'Etat cédera notamment le mythique palace «La Mamounia» dont la réputation internationale n'est plus à démontrer. Ce bijou hôtelier est une filiale de l'ONCF qui détient 65% des parts. Son ouverture remonte à 1923 avant de fermer en 2006 pour des travaux de rénovation, qui ont duré trois ans. Fierté de l'industrie touristique national, ce palace a reçu en mai dernier le Prix de «Meilleur Hôtel Urbain au Monde» par le très prestigieux magazine Condé Nast Traveler Espagne. Une distinction qui s'ajoute à celles déjà décrochées depuis la réouverture de l'hôtel en 2009.Un beau cadeau pour les 95 ans de ce fleuron de l'hôtellerie marocaine qui a accueilli de figures emblématiques du cinéma et de la politique. Outre la Mamounia, le projet de loi prévoit également la privatisation de la centrale thermique de Tahaddart, qui avait nécessité un investissement de plus de 3 milliards de DH pour une puissance électrique de 384 MW. Ces deux établissements pourront être confiées à des opérateurs privés, marocainsou étrangers, au moment où d'autres entreprises ont été écartées de la liste des privatisables. Certaines de ces entreprises qui ne seront pas cédées au secteur privé sont en cours de liquidation ou sujets à des problèmes liés à la liquidation de leur assiette foncière ou à des conflits entre les employés, a expliqué le porte parole du gouvernement, lors d'un point de presse tenu en marge du conseil de gouvernement. Au total, 5 entreprises ne seront pas privatisées. Il s'agit de CIH Bank, Cotef (textile), Sococharbo (société chérifienne des sels), BTNA (producteur de tuiles et briques), en plus des hôtels Ibn Toumert et Asmaa. Le projet de loi explique que ces entreprises ont été écartées du fait de l'échec de toutes les tentatives de leur transfert au secteur privé, depuis le lancement du programme de privatisation.