Vous connaissez Oualidya ? Tout le monde s'empresserait de répondre par l'affirmative. La lagune y est pour beaucoup. Au même titre que l'ostréiculture… Mais ce qu'on oublie souvent, c'est que la production agricole de la région, un succès naguère, a été gommée des mémoires. Jusqu'à ce que, fait surprenant, les statistiques des exportations réhabilitent les petits fellahs. Près d'un millier de tonnes de produits maraîchers ont pris la voie de l'export cette année. Par la seule volonté d'un OCE en cours de mue. La SA en devenir qui a réussi là où des blocages ont systématiquement miné les petits producteurs a même réussi la prouesse de doter les producteurs d'agrumes de Berkane, une dizaine de petits fellahs, d'une certification qui leur ouvre largement les portes des marchés les plus durs à investir. Et il faut croire que la démarche de cette structure publique qui fait sienne la politique de la proximité est appelée à consacrer des «success stories» dont les petits producteurs seront évidemment les têtes d'affiche. Et ce qui consacrera davantage une telle perspective porteuse n'est autre que les conventions d'agrégation en cours de finalisation pour permettre aux grands producteurs qui croient en la nécessaire mise en branle de la machine agricole du pays de « couver » les petits. Voilà qui est de nature à consacrer le nouveau rôle que l'OCE est en droit d'attendre. Un rôle qui permettrait aux petites bourses qui étaient exclues de la dure loi du marché de retrouver des couleurs. En intégrant les circuits sous des labels aussi porteurs que les produits du terroir, le commerce équitable, etc. Bref, au lieu de laisser en jachère un terreau de progrès économique et social, c'est l'association des petits producteurs agricoles à une nouvelle dynamique qui est ciblée par l'OCE. Etablissement public qui, ce fut un temps, représentait la fierté des Marocains. Avant de sombrer dans l'oubli, après un processus de démonopolisation qui a profité aux grands groupes. Aujourd'hui, il n'y a plus de raison de rechigner à accompagner la nouvelle structure dans sa stratégie qui tend à valoriser les produits du terroir et les mille et une petites mains qui les confectionnent. Une nouvelle stratégie de relance de l'établissement public existe bel et bien. Les plans d'action sont déjà arrêtés. Et une nouvelle gouvernance est initiée. Dès lors, pourquoi s'acharne-t-on à vouloir mettre en bière, définitivement, une SA que le Souverain a voulu consacrer comme modèle pour lutter contre la misère qui sévit dans nos campagnes ? Pourquoi bloque-t-on le budget susceptible de permettre à cet établissement de jouer pleinement son rôle de fédérateur des petits fellahs ? Comment ne pas crier au scandale lorsqu'on sait que la commission interministérielle qui est appelée à statuer sur la relance de la machine peine à fixer une date qui engage tout l'Exécutif, et à sa tête les Finances, pour irriguer les veines de cette structure ? Il est bien d'ergoter sur les chances dont dispose le Royaume sur des espaces économiques aussi larges que l'UE, l'Amérique du Nord, etc… Pour écouler ses produits horticoles. Il est bon de négocier ferme pour arracher des avantages toujours plus importants que les contingents qui freinent le développement de l'export. Mais on oublie, souvent, que le Maroc est pauvre en produits à commercialiser. Son offre ne saurait être démultipliée que si les petits agriculteurs se prennent en charge. Encore faut-il les épauler pour que le gisement de richesses qu'ils n'arrivent toujours pas à exploiter puisse mieux s'exprimer. Au boulot !