Tourisme rural dans le Souss Massa Drâa Le Conseil régional de tourisme (CRT), en collaboration avec le Réseau de développement touristique rural (RDTR) et l'Office national marocain du tourisme (ONMT), a organisé, samedi dernier au Royal Atlas Agadir, un séminaire sur la dimension rurale et éco touristique de l'arrière-pays d'Agadir et de la région Souss Massa Drâa. En présence d'un imposant parterre, composé des institutionnels, des consuls d'Espagne et de France à Agadir, des élus, des professionnels et des opérateurs, marocains et étrangers du secteur, des journalistes, Hassan Aboutayeb, président du RDTR a prononcé un mot d'ouverture pour cadrer et annoncer la nature et l'objectif de cette rencontre d'envergure. Mohamed Yazid Zellou, le wali de la région SMD, n'a pas manqué, pour sa part, de mettre en évidence tout le potentiel naturel dont regorge la région et dont on peut citer quelques sites dont la haute qualité est très prisée. De son côté, Brahim Hafidi, le président du Conseil de la région, a surtout attiré l'attention sur le manque à gagner, en termes d'aménagement et de valorisation, afin de rehausser tous ces sites féeriques, à l'image de Merzouga et autres. Salah-Eddine Benhammane, président du CRT d'Agadir, a fait, quant à lui, étalage des disponibilités de son instance fédératrice, en vue de s'atteler, dans la concorde et la symbiose, à l'expansion des offres que renferme le tourisme rural, à tous les niveaux. Enfin, Tarik Kabbage, maire d'Agadir, s'est focalisé sur la mise en avant des projets structurants pour assurer le développement et l'épanouissement de ce secteur, encore sous-exploité. Le séminaire s'inscrit dans les efforts concertés entre le CRT et le RDTR afin que la première destination touristique balnéaire puissent faire connaître son arrière-pays dans une perspective intégrée et complémentaire. Le développement du tourisme rural est un atout primordial pour la pérennité voire la croissance touristique de la région étant donné la richesse et la diversité de ces potentialités. A cet effet, la logique de développement de l'activité touristique fondée sur le respect du milieu naturel, la préservation des cultures locales, et le développement socioéconomique des territoires a été mise en avant et faisait d'ailleurs écho avec la vision 2020 du ministère du Tourisme. Cette thématique a su fédérer les acteurs puisque ce sont plus de 200 personnes qui ont assisté aux interventions et à la table ronde organisée. A cette occasion, Alain Laurent, expert International en gestion intégrée des territoires via la valorisation touristique, a animé l'événement et présenté les liens qui unissent le tourisme et la croissance verte. D'importantes recommandations ont été initiées à l'issue de ce séminaire Il s'agit en premier lieu de contribuer à des évolutions considérées comme positives, par exemple celle de permettre la prise de conscience des atouts et des forces locales, de développer des activités génératrices de revenus et de l'emploi, changer certaines représentations, des comportements (mentalités), et créer des liens entre les personnes, les visiteurs et les visités et favoriser la connaissance réciproque. La voie principale est de lier le tourisme à des actions qui satisfassent les besoins de base des populations accueillantes. Ce tourisme outil de développement doit aussi répartir ses fruits et ses retombées dans le territoire, au «fin fond des campagnes», dans une perspective de solidarité. Le lien entre le balnéaire, l'urbain et le rural est capital, structurant. Il faut développer une offre touristique territoriale structurante et intégrée. Plus largement, ce sont des politiques qu'il faut articuler, voire intégrer : le tourisme et la protection de l'environnement et des ressources par exemple. Pour cela, il est capital de partir du terrain, d'écouter les personnes et les souhaits de la population. L'inventaire des ressources patrimoniales valorisables par le tourisme et des ressources humaines locales procède de cette logique. Le produit développé doit être bien positionné avec une identité et une visibilité importante et promotionné dans plusieurs langues, dont l'anglais. Les technologies de l'information et de la communication sont capitales (internet, web vidéo, youtube). Ce produit doit être compatible avec les clientèles de qualité souhaitable, qui sont alors ciblées. Les clientèles sensibilisées, soucieuses de découverte et prêtes à s'impliquer sont à retenir. Notamment dans la préparation des séjours. La clientèle intérieure est un segment d'activité important. Il faut évidemment prendre le plus grand compte de la préservation des ressources et du patrimoine naturel mais également de la composante culturelle, qu'il est souhaitable d'intégrer. Les ressources culturelles doivent être conservées car elles sont en danger. Les conditions pour viabiliser un projet d'écotourisme rural sont : 1. En tout premier lieu, un dispositif d'accompagnement du porteur de projet à tous les stades d'avancement. Car c'est l'homme qui doit gérer, et dans le temps. 2. L'intégration de l'approche environnementale dans les exercices de planification, dont les PAT (question des indicateurs de la durabilité). 3. Une stratégie commerciale collective et de promotion qui met en cohérence les produits proposés, en «agrégation». Par exemple des packages urbain, balnéaire, rural. 4. Le développement de partenariats permettant le réseautage, le développement des échanges entre les personnes et les expériences, chacun étant habituellement isolé et agissant de manière non connue et à fortiori non coordonnée. 5. Les partenariats peuvent être commerciaux et financiers, y compris à l'international. Ce sont aussi des partenariats d'échange et d'entente pour avancer ensemble. 6. Plus largement, la qualité de la gouvernance locale est primordiale, de même que la bonne gestion institutionnelle et le management, par exemple dans l'outil PAT (Pays d'accueil touristique). Des coopérations et synergies indispensables sont à construire entre tous les acteurs pour accorder les logiques, les rythmes, les capacités. 7. Le renforcement des compétences est une condition sine qua non, à tous les niveaux et pour tous les acteurs de l'activité touristique. La formation et la qualification de tous les métiers sont nécessaires, à commencer par les guide-interprètes, dont le caractère informel doit disparaître. 8. Des éléments incitatifs, d'encouragement et de stimulation sont importants et peuvent contribuer à la réalisation des activités. Par exemple : distinctions, labels, trophées, allègement fiscal.