Il est bien évident que la capitale du Souss est, en priorité, une station balnéaire de choix, un pôle d'attraction par excellence. Sa baie se hisse au tout premier plan, parmi les baies les plus huppées de la planète. Son climat pétille de clémence à longueur d'année et son arrière envoûte les visiteurs de tous bords. Jusqu'ici, on n'a fait que mettre le paquet sur cette donne balnéaire au niveau de la promotion, mais sans se soucier davantage du potentiel écotourisme qui renferme des opportunités de haute envergure. C'est dans le sens de la dynamisation de ces potentialités que le Conseil Régional Souss Massa Drâa et le Réseau du Développement Touristique Rural (RDTR) ont organisé, jeudi dernier, une rencontre dédiée au tourisme rural. Plusieurs intervenants institutionnels, de professionnels et d'acteurs associatifs ont fait part à ce riche débat autour de ce volet touristique, notamment le Délégué Régional de Tourisme, la chargée de tourisme au Conseil régional SMD, le Président du RDTR, la représentante du CRT, les présidents de plusieurs CPT, le président de l'Association du Pays d'Accueil Touristique d'Ida Outanane, les représentants de quelques associations de développement touristique, des porteurs de projets touristiques dans la Région ainsi que des journalistes de la presse régionale et nationale. Cette rencontre était animée par M. Philippe Voisenet, administrateur délégué de l'ONG internationale Tourisme Sans Frontières (TSF), consultant en tourisme et loisirs et enseignant à l'Université Lyon 2 et à l'IAE de Toulouse. A cette occasion, s'est instauré un climat d'échange et de partage pertinent, entre les acteurs locaux du tourisme rural en vue de bonnes pratiques de développement du tourisme en milieu rural et de renforcement des possibilités de partenariat entre opérateurs, bailleurs de fonds et associations actives dans ce domaine. En effet, Tourisme Sans Frontières (TSF) est une ONG dont la mission est d'inciter et aider au développement touristique durable en milieux défavorisés. Au Maroc, TSF intervient depuis 2007 sur divers territoires de la région Souss Massa Drâa. TSF appuie ainsi des territoires disposant de réels potentiels touristiques mais qui ne peuvent se prévaloir d'être des destinations touristiques rurales proprement dites. Après avoir présenté un aperçu de l'histoire du tourisme rural au Maroc, Philippe Voisenet a insisté sur la complémentarité entre le tourisme balnéaire, le tourisme culturel des villes impériales et le tourisme rural qui constitue un troisième pilier visant à consolider le produit des deux autres. Ce type de tourisme doit garantir une démarche durable qui nécessite impérativement l'implication des acteurs professionnels au côté des pouvoirs publics. Cependant, le tourisme rural souffre d'absence de structuration des professionnels, d'où la spécificité du RDTR qui joue le rôle d'interface entre les professionnels entre eux et avec les collectivités territoriales. Ainsi, il est possible de mettre en place une offre de qualité en hébergement et restauration mais aussi des activités récréatives et d'animation. Cette offre est une condition impérieuse afin de transformer des points de passage en véritable destination de séjour. Cette mission que le RDTR s'est fixé entre autres comme objectif répond parfaitement aux attentes que les participants ont vis-à-vis du Réseau. A cela s'ajoute l'appui dans la commercialisation. L'intervenant tricolore a donc rappelé que le RDTR devait être un levier de développement touristique mettant en valeur les spécificités de chaque projet dans chaque province : avantages concurrentiels, potentialités naturelles, culturelles, historiques… La commercialisation sera donc fondée sur cette différenciation comme cela a été présenté lors de la journée dans le cadre de la stratégie d'e-marketing. Grâce à celle-ci, il s'agit de promouvoir la région via un site internet et ainsi transformer une demande d'information en une réservation. Une charte graphique a donc été élaborée à cet effet. Egalement, les intervenants ont exprimé la nécessité de promouvoir et de commercialiser les produits de tourisme rural à l'échelon international notamment par une participation effective dans les différents foires et salons internationaux comme par exemple le cas de la région de Marrakech. Il va sans dire enfin que l'expansion du tourisme auquel les voyages dans le monde accordent un intérêt tout particulier devrait passer inéluctablement par la fortification des infrastructures de base (accès, équipements publics, préservation écologique, sécurité…) Cette rencontre s'est soldée par une proposition de partenariat entre le RDTR et l'ONG Tourisme Sans Frontières, notamment au niveau des volets accompagnement, formation et coaching et les participants ont exprimé leur implication à ce projet de partenarial. Ils ont pareillement mis l'accent sur l'importance de travailler en concertation avec tous les intervenants afin de répondre à plusieurs attentes comme l'identification de l'offre, l'appui de relais au niveau local...