Challenge N°958 : Du 21 au 27 février 2025    Marsa Maroc: un titre à acheter, selon AGR    CFG Bank enregistre une hausse de 58% du RNPG en 2024    UEFA Champions League: Real-Atlético et PSG-Liverpool, chocs des huitièmes    Cours des devises du vendredi 21 février 2025    Vivo Energy Maroc et Royal Air Maroc lancent un vol Maroc-Europe alimenté en carburant durable    AMO : plus de 24,7 millions de bénéficiaires depuis son lancement    Election du Maroc à la présidence du Forum des présidents des Commissions des AE des parlements africains    Forum de Rabat : Ibou Gueye souligne l'urgence d'une diplomatie parlementaire forte    Une cache d'arme découverte dans une zone montagneuse ayant servi de base arrière à la cellule terroriste démantelée mercredi au Maroc    Terrorisme : Une zone montagneuse près d'Errachidia abritait des armes    Cellule terroriste démantelée : Découverte d'une base avec des cargaisons d'armes à la frontirè orientale    Sahara : Des députés européens refoulés à Laayoune    Qualifs. Afrobasket / Ce soir, l'Equipe nationale face à un géant africain !    Botola D1/J22: Le champion '' officieux'' face au premier ''potentiel'' barragiste en ouverture, ce vendredi !    Les prévisions du vendredi 21 février    Aicha BELARBI : La féministe de la parité en suspens    Doukkala : L'effet bénéfique des pluies sur l'esprit humain    Les travaux du TGV entre Kénitra et Marrakech se déploient près de l'aéroport Mohammed V    Le partenariat maroco-kényan... Une nouvelle étape vers le renforcement de la coopération et la reconnaissance de la marocanité du Sahara    Alex Pinfield, nouveau ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, succède à Simon Martin    Le Malawi réitère son soutien ferme à l'intégrité territoriale du Maroc    La Princesse Lalla Asmaa lance la 3ème édition du programme "Unis, on s'entend mieux"    Jonathan Harroch, propriétaire de "City Club", condamné à deux ans de prison    Tirage au sort quarts de finale de Coupe de la CAF : La RSB affrontera l'ASEC Mimosas    PSG : Achraf Hakimi est le meilleur co-passeur de la Ligue des Champions    Allemagne : les paiements par carte bancaire atteignent un record en 2024    Maroc : Un couple danois sillonne les villes pour chanter son amour    Le choléra fait 156 morts en Angola depuis le 7 janvier    Botola Pro D1 « Inwi » : Le classico AS FAR-Raja Casablanca, tête d'affiche de la 22e journée    Les glaciers du globe déclinent, les Alpes et les Pyrénées les plus touchées    Boualem Sansal, l'Algérie et les droits humains    L'ambassadeur britannique Simon Martin quitte le Maroc en août 2025, Alex Pinfield, un diplomate chevronné, le remplace    Africa Fashion Up lance son appel à candidatures    Ayra Starr marque les esprits aux MOBO Awards 2025    Italie : Le rappeur marocain Medy Cartier jugé pour pédopornographie    Des scientifiques russes développent un moteur de fusée capable d'atteindre Mars en 30 jours    «Une femme sur le toit», le captivant roman de Souad Benkirane    LDC-CCAF / Aujourd'hui : Jour du tirage des quarts et des demies !    Audit des routes : NARSA et iRAP s'allient pour renforcer les compétences des ingénieurs marocains    À la CGEM, Nadim Sadek débat de l'impact de l'IA sur la création culturelle    Le Maroc élu au comité exécutif de l'Organisation de la coopération numérique    France reports 13 measles cases linked to Morocco    Viol collectif à El Attaouia : Peines de 6 à 10 ans de prison, la partie civile fait appel    Maroc : le gouvernement balise le chemin pour créer les groupements territoriaux de santé    Agadir : Le Général Mohammed Berrid reçoit le Commandant de la MINURSO    Sidi Ifni : le Comité provincial du développement humain approuve la programmation de 13 projets    « Ma visite dans les provinces du Sud s'inscrit dans le cadre du nouveau livre » des relations entre la France et le Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le bonheur des uns côtoie le malheur des autres
Aïn Chock
Publié dans Albayane le 19 - 11 - 2013

Aïn Chock. La localité de tous les paradoxes. Des villas cossues au quartier de Californie et sur le boulevard Panoramique. Pas loin, on trouve des bidonvilles hideux où la misère saute aux yeux. La précarité et l'exclusion sociale, sous toutes leurs formes. Bref, le bonheur des uns à côté du malheur des autres. Cette localité a aussi battu tous les records en matière d'habitat anarchique et des violations du code de l'urbanisme. Sa périphérie abrite des usines clandestines, des «Rosa morts» où il n'y a pratiquement ni conditions ni équipements de sécurité nécessaires à la préservation de la vie des salariés.
Douar Kharbouche, bidonville Kadi Ben Driss, Lamzabyines, Ouled Moussa. Dans ces bidonvilles, des familles sont entassées, empilées pêle-mêle, agglutinées dans des cabanes lugubres. Des douars ? Une campagne ? Un village ? Il semblerait que c'est tout cela en même temps. Un autre monde. Les charrettes et les animaux cohabitent avec des êtres humains. Le paradoxe est que ces verrues honteuses sont situées dans un tissu urbain aisé.
Les voix des pauvres pour faire main basse sur la Commune
Ces pauvres vivotent dans des conditions qui laissent à désirer face aux rigueurs du destin et à l'injustice de certains élus, rompus au double langage, qui exploitent leurs voix pour faire main basse sur la gestion des affaires locales dans la zone. Ce sont ces pauvres aux visages ridés par le poids de la souffrance et de la misère qui les portent aux commandes de la Commune. Ce sont eux qui partent aux urnes, croyant chaque fois que les promesses seront tenues. Mais ces élus appliquent cette formule selon laquelle les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
Dans cette localité de plus de 320.000 habitants, les riches ne votent généralement pas, ou du moins ils ne sont pas inscrits dans cette circonscription électorale. Il faut dire qu'à Aïn Chock, ce sont les pauvres qui disposent de la majorité des voix. Voilà pourquoi certaines parties retardent tout projet de recasement des bidonvillois de la préfecture et font croire aux autres pauvres de l'arrondissement qu'ils œuvrent pour améliorer leur conditions de vie puisque les villas cossues de la zone leur rappellent chaque jour leur statut de «perdants ou de malchanceux dans la vie».
Un site de l'habitat anarchique
Aïn Chock est aussi synonyme de l'habitat anarchique. Cette commune a battu tous les records en matière de violations des dispositions du code de l'urbanisme. Des barons de l'habitat anarchique dans la zone et sa périphérie font la pluie et le beau temps sur les lieux. Et pourtant aucune enquête n'a été ouverte dans ce sens.
Dans cette localité, des R+2 ont été transformés en R+4 sans autorisation. Des complexes résidentiels ont été bâtis sans aucun respect des dispositions du code de l'urbanisme. Selon des sources de la zone, les dysfonctionnements ayant entaché le secteur de l'urbanisme dans l'arrondissement d'Aïn Chock sont innombrables. Un record.
Mkanssa, une centaine de «Rosa...morts»
Dans cette localité, au douar Mkanssa et dans d'autres zones de cette commune, environ 100 usines sont installées clandestinement sur des terres agricoles. Sous forme de hangars, ces usines utilisent dans leurs activités du bois, des produits chimiques dangereux et d'autres matières très inflammables. Ces hangars sont bâtis anarchiquement sans aucun respect des conditions de prévention d'accidents ou d'incendies. Dans cette zone, on dirait que les autorités locales ont démissionné. Les services de la commune délivrent l'autorisation pour construire un hangar sur une terre agricole à usage de dépôt pour des activités agricoles. Mais, le bénéficiaire construit une dizaine de hangars sur son terrain qu'il entoure par un mur et des clôtures en fer. Par la suite, il loue ces espaces à des entrepreneurs qui y pratiquent des activités industrielles. Ces pratiques sont devenues un secret de Polichinelle à l'échelle de toute la Région. Mais pourquoi aucune intervention de la part des autorités locales n'a été enregistrée ? C'est la question qui se pose et s'impose depuis longtemps et avec acuité depuis le drame de Lissasfa.
ETRO (Entreprise de travaux de recasement organisé) a construit 926 locaux pour sédentariser les marchands ambulants et organiser leurs activités dans des souks pilotes dans la préfecture de l'arrondissement d'Aïn Chock. Mais le nombre des marchands ambulants ne fait que s'accroître considérablement dans les différentes zones de cette localité.
Cette entreprise a conclu deux accords avec la défunte Commune urbaine d'Aïn Chock le 29 mai 2003 pour la construction de deux souks, «Yasmina» (300 locaux), au quartier Mssalla sur le boulevard Amkala, et «Chrifa», (300 locaux), au quartier Chrifa sur le boulevard Dakhla. En vertu de l'accord conclu entre les deux parties, ces locaux devraient être mis à la disposition des marchands ambulants en contrepartie de 15 dirhams de location par jour, 450 dirhams par mois.
La même année, quelques semaines avant les élections communales, il a été procédé à l'ouverture des deux souks. La majorité des bénéficiaires ne sont pas des marchands ambulants, et chacun a versé environ 3500 dirhams en noir comme «pas de porte». L'entreprise a encaissé alors 2.100.000,00 dirhams. Et depuis lors, elle perçoit 270.000,00 dirhams par mois. Le souk «Baghdad» (326 locaux) n'a pas encore ouvert ses portes, alors que l'entreprise a déjà encaissé les frais des «pas de porte» (3500 dirhams pour chaque local), soient 1.141.000,00 de dirhams. Le montant global récolté des trois souks aurait dépassé les trois milliards de centimes et jusqu'à présent ladite entreprise n'a versé aucun centime à la Commune urbaine de Casablanca. De même, elle échappe toujours au fisc.
L'ouverture du souk «Baghdad» pourrait provoquer des émeutes dans la zone. Des marchands ont versé au noir le «pas de porte» depuis plusieurs mois et attendent toujours de bénéficier d'un local.
Une formule du gain rapide...
Gain rapide. Il arrive parfois qu'un important jackpot tombe après quelques petites mises seulement. Cela arrive au casino. Et c'est une question du hasard. Mais à Casablanca, capitale économique du pays, certains individus, jusque-là inconnus dans le monde des affaires, ne laissent rien au hasard et «investissent» dans des secteurs en faisant miroiter aux responsables locaux que des problèmes sociaux seraient réglés.
Sédentariser des marchands ambulants et organiser leurs activités dans des souks pilotes, l'idée est géniale et facilement «vendable» en ces temps où le social préoccupe les responsables locaux et centraux. Aucun gouverneur ou président de Commune ne refuserait la proposition. Mais en fin de compte, des milliards sont encaissés en toute impunité et les problèmes sociaux sont sérieusement aggravés.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.