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Le bonheur des uns côtoie le malheur des autres
Aïn Chock
Publié dans Albayane le 19 - 11 - 2013

Aïn Chock. La localité de tous les paradoxes. Des villas cossues au quartier de Californie et sur le boulevard Panoramique. Pas loin, on trouve des bidonvilles hideux où la misère saute aux yeux. La précarité et l'exclusion sociale, sous toutes leurs formes. Bref, le bonheur des uns à côté du malheur des autres. Cette localité a aussi battu tous les records en matière d'habitat anarchique et des violations du code de l'urbanisme. Sa périphérie abrite des usines clandestines, des «Rosa morts» où il n'y a pratiquement ni conditions ni équipements de sécurité nécessaires à la préservation de la vie des salariés.
Douar Kharbouche, bidonville Kadi Ben Driss, Lamzabyines, Ouled Moussa. Dans ces bidonvilles, des familles sont entassées, empilées pêle-mêle, agglutinées dans des cabanes lugubres. Des douars ? Une campagne ? Un village ? Il semblerait que c'est tout cela en même temps. Un autre monde. Les charrettes et les animaux cohabitent avec des êtres humains. Le paradoxe est que ces verrues honteuses sont situées dans un tissu urbain aisé.
Les voix des pauvres pour faire main basse sur la Commune
Ces pauvres vivotent dans des conditions qui laissent à désirer face aux rigueurs du destin et à l'injustice de certains élus, rompus au double langage, qui exploitent leurs voix pour faire main basse sur la gestion des affaires locales dans la zone. Ce sont ces pauvres aux visages ridés par le poids de la souffrance et de la misère qui les portent aux commandes de la Commune. Ce sont eux qui partent aux urnes, croyant chaque fois que les promesses seront tenues. Mais ces élus appliquent cette formule selon laquelle les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
Dans cette localité de plus de 320.000 habitants, les riches ne votent généralement pas, ou du moins ils ne sont pas inscrits dans cette circonscription électorale. Il faut dire qu'à Aïn Chock, ce sont les pauvres qui disposent de la majorité des voix. Voilà pourquoi certaines parties retardent tout projet de recasement des bidonvillois de la préfecture et font croire aux autres pauvres de l'arrondissement qu'ils œuvrent pour améliorer leur conditions de vie puisque les villas cossues de la zone leur rappellent chaque jour leur statut de «perdants ou de malchanceux dans la vie».
Un site de l'habitat anarchique
Aïn Chock est aussi synonyme de l'habitat anarchique. Cette commune a battu tous les records en matière de violations des dispositions du code de l'urbanisme. Des barons de l'habitat anarchique dans la zone et sa périphérie font la pluie et le beau temps sur les lieux. Et pourtant aucune enquête n'a été ouverte dans ce sens.
Dans cette localité, des R+2 ont été transformés en R+4 sans autorisation. Des complexes résidentiels ont été bâtis sans aucun respect des dispositions du code de l'urbanisme. Selon des sources de la zone, les dysfonctionnements ayant entaché le secteur de l'urbanisme dans l'arrondissement d'Aïn Chock sont innombrables. Un record.
Mkanssa, une centaine de «Rosa...morts»
Dans cette localité, au douar Mkanssa et dans d'autres zones de cette commune, environ 100 usines sont installées clandestinement sur des terres agricoles. Sous forme de hangars, ces usines utilisent dans leurs activités du bois, des produits chimiques dangereux et d'autres matières très inflammables. Ces hangars sont bâtis anarchiquement sans aucun respect des conditions de prévention d'accidents ou d'incendies. Dans cette zone, on dirait que les autorités locales ont démissionné. Les services de la commune délivrent l'autorisation pour construire un hangar sur une terre agricole à usage de dépôt pour des activités agricoles. Mais, le bénéficiaire construit une dizaine de hangars sur son terrain qu'il entoure par un mur et des clôtures en fer. Par la suite, il loue ces espaces à des entrepreneurs qui y pratiquent des activités industrielles. Ces pratiques sont devenues un secret de Polichinelle à l'échelle de toute la Région. Mais pourquoi aucune intervention de la part des autorités locales n'a été enregistrée ? C'est la question qui se pose et s'impose depuis longtemps et avec acuité depuis le drame de Lissasfa.
ETRO (Entreprise de travaux de recasement organisé) a construit 926 locaux pour sédentariser les marchands ambulants et organiser leurs activités dans des souks pilotes dans la préfecture de l'arrondissement d'Aïn Chock. Mais le nombre des marchands ambulants ne fait que s'accroître considérablement dans les différentes zones de cette localité.
Cette entreprise a conclu deux accords avec la défunte Commune urbaine d'Aïn Chock le 29 mai 2003 pour la construction de deux souks, «Yasmina» (300 locaux), au quartier Mssalla sur le boulevard Amkala, et «Chrifa», (300 locaux), au quartier Chrifa sur le boulevard Dakhla. En vertu de l'accord conclu entre les deux parties, ces locaux devraient être mis à la disposition des marchands ambulants en contrepartie de 15 dirhams de location par jour, 450 dirhams par mois.
La même année, quelques semaines avant les élections communales, il a été procédé à l'ouverture des deux souks. La majorité des bénéficiaires ne sont pas des marchands ambulants, et chacun a versé environ 3500 dirhams en noir comme «pas de porte». L'entreprise a encaissé alors 2.100.000,00 dirhams. Et depuis lors, elle perçoit 270.000,00 dirhams par mois. Le souk «Baghdad» (326 locaux) n'a pas encore ouvert ses portes, alors que l'entreprise a déjà encaissé les frais des «pas de porte» (3500 dirhams pour chaque local), soient 1.141.000,00 de dirhams. Le montant global récolté des trois souks aurait dépassé les trois milliards de centimes et jusqu'à présent ladite entreprise n'a versé aucun centime à la Commune urbaine de Casablanca. De même, elle échappe toujours au fisc.
L'ouverture du souk «Baghdad» pourrait provoquer des émeutes dans la zone. Des marchands ont versé au noir le «pas de porte» depuis plusieurs mois et attendent toujours de bénéficier d'un local.
Une formule du gain rapide...
Gain rapide. Il arrive parfois qu'un important jackpot tombe après quelques petites mises seulement. Cela arrive au casino. Et c'est une question du hasard. Mais à Casablanca, capitale économique du pays, certains individus, jusque-là inconnus dans le monde des affaires, ne laissent rien au hasard et «investissent» dans des secteurs en faisant miroiter aux responsables locaux que des problèmes sociaux seraient réglés.
Sédentariser des marchands ambulants et organiser leurs activités dans des souks pilotes, l'idée est géniale et facilement «vendable» en ces temps où le social préoccupe les responsables locaux et centraux. Aucun gouverneur ou président de Commune ne refuserait la proposition. Mais en fin de compte, des milliards sont encaissés en toute impunité et les problèmes sociaux sont sérieusement aggravés.


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