Le scandale financier et les dilapidations de deniers publics y afférentes à l'Office national des aéroports (ONDA), désormais appelés affaire Benallou et consorts, refait surface avec la mise en état d'arrestation de l'ancien directeur général de cet Office. Mercredi, après toute une journée d'instruction marathonienne, le juge d'instruction près de la Cour d'appel de Casablanca a ordonné la mise en détention de Abdelhanine Benallou, ancien directeur général de l'ONDA. Le juge d'instruction a également ordonné l'arrestation de quatre autres anciens responsables de l'ONDA, présumés inculpés dans cette affaire. Il s'agit notamment de l'ancien bras droit de Benallou et directeur de son cabinet, M.Berkllil , l'ancien chef du service des marchés, Ouadiê Manine, l'ancien contrôleur financier, Abdelali Shouli et l'ancien responsable des œuvres sociales du personnel de l'Office, Mohamed Tazi. Les douze autres présumés accusés dans cette complexe affaire seraient poursuivis en état de liberté provisoire. Selon des sources proches de ce dossier, le parquet général de Casablanca a convoqué, jeudi, quatre autres anciens employés de l'ONDA en relation avec ce scandale qui a éclaté après la publication du rapport de la Cour des comptes à propos de la gestion de cet Office durant l'ère de Benallou. Ledit rapport relève plusieurs dysfonctionnements dans la gestion de cet établissement public, des dilapidations de deniers publics, des malversations, clientélisme, trafic d'influence et abus de confiance. Selon les mêmes sources, le procès concernant cette affaire devrait démarrer après l'achèvement de l'instruction qui devait prendre un certain temps en raison du volume du dossier. Le dernier rapport de la Cour des comptes relève d'innombrables dysfonctionnements et irrégularités dans la gestion de cet organisme durant la période 2003.2007. Les marchés passés pour la construction du terminal II de l'aéroport de Casablanca et de celle du nouveau terminal passagers seraient entachés d'innombrables irrégularités. Le déclenchement de cette affaire intervient au moment où des procès relatifs à des scandales financiers (projet immobilier Hassan II, affaire CNSS), ayant défrayé la chronique, ne sont pas encore clos. Selon des informations concordantes, d'autres poursuites judiciaires pourraient être déclenchées à l'encontre de nouveaux responsables cités dans le dernier rapport de la Cour des comptes (CC) qui relève des irrégularités et des dilapidations de deniers publics dans la gestion de nombreux établissements publics et collectivités locales. Dans le lot du rapport de la Cour des comptes figurent le Centre cinématographique marocain (CCM), le Crédit immobilier et hôtelier (CIH), des Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), la Marocaine des jeux et des sports, la société nationale de transport et de logistique, le Ministère de l'énergie et des mines et d'autres établissements. Cela revient à dire que le travail accompli par les experts de la Cour des comptes sera bien mené à terme. Et dès que les dossiers seront confiés à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et au juge d'instruction auprès de la juridiction compétente, des têtes tomberont et toutes les défaillances ayant émaillé leurs gestions seront dévoilées. Et au passage, leurs successeurs tireront les enseignements nécessaires.