Cet été sera chaud et la rentrée le sera certainement encore plus. Et ce non pas à cause de la canicule avec des pics de chaleur avoisinant ou dépassant les 40°C dans certaines régions, mais en raison des procès qui s'annoncent passionnants avec probablement des révélations fracassantes dans certains cas. La couleur a été annoncée de la perle bleue de la Méditerranée. Le dernier «séisme» ayant secoué l'administration territoriale de la ville d'Al Hoceima a conduit plus de quarante responsables ayant failli à leurs devoirs au banc des accusés. Le juge d'instruction territorialement compétent a ordonné la mise sous mandat de dépôt de l'ensemble des présumés accusés dans cette affaire liée à la gestion frauduleuse, l'abus de confiance, le trafic d'influence et la dilapidation de deniers publics. L'affaire n'est qu'au premier épisode d'un feuilleton qui promet d'être retentissant. Après l'instruction, les chefs d'accusation, qui seront retenus contre les uns et les autres, seront définis et le procès démarrera certainement au cours de la prochaine rentrée. Au moment où les projecteurs sont braqués sur le nord, le juge d'instruction près de la Cour d'appel de Casablanca, comme nous l'a confié la semaine dernière Maître Tarik Soubai, président de l'Instance nationale pour la protection des biens publics au Maroc, serait sur le point d'entamer l'enquête à propos de ce qu'il convient désormais d'appeler «l'affaire de l'Office national des aéroports (ONDA)». Dix-sept responsables de cet office sont sur la sellette. A leur tête, l'ancien président directeur général de l'ONDA, Abdelhanin Benallou et son directeur de cabinet Berkalli. Cet établissement, rappelle-t-on, a été très médiatisé au lendemain de la publication du rapport de la Cour des comptes. En effet, le contrôle de l'ONDA pour la période 2003-2007 a mis a nu moult dysfonctionnements ayant trait à la dilapidation des deniers publics et la mauvaise gouvernance. Le procès de cette affaire promet d'être également retentissant eu égard aux calibres mis en cause et aux montants qui seraient dilapidés. Le même rapport de la Cour des comptes épingle également la Marocaine des jeux et des sports (MJS). Là aussi, le contrôle a révélé l'existence des irrégularités à faire vomir le commun des mortels et à enrichir les mortels hors du commun. Pour cette industrie des jeux, le hasard n'a pas fait de bonnes choses. Le rapport des magistrats de la Cour des comptes a révélé que la Marocaine des jeux et des sports n'a pu réaliser les objectifs fixés par les plans de développement couvrant la période 2001-2007. L'éclatement de ces affaires coïncide ainsi avec la reprise des procès et instruction des autres affaires du Marché de gros de Casablanca, le scandale ayant jalonné le projet immobilier Hassan II et le dossier épineux de la Mutuelle générale du personnel de l'Administration publique (MGPAP), ayant tenu en haleine l'opinion publique depuis des mois. Dans le lot de ces scandales à la rentrée, il y a lieu de citer les cas des élus révoqués début juillet pour gestion frauduleuse et violation des dispositions du code de l'urbanisme. Ces décisions du ministère de l'Intérieur, comme celles des autorités compétentes ayant déclenché les poursuites judiciaires, montrent clairement que l'impunité cède désormais la place à la sanction. Il s'agit là d'un signe annonciateur de grands changements dans la gestion des affaires publiques. C'est aussi et surtout un signe de bonne santé du système.