La prochaine rentrée sera marquée par la reprise des procès des affaires du Marché de gros de Casablanca, Affilal et consorts dans le scandale ayant jalonné le projet immobilier Hassan II, le dossier épineux de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), le scandale juridico-financier Oudghiri, ancien Pdg d'Attijariwafa Bank. En plus de ces procès, il y aura le démarrage d'autres concernant les responsables d'Al Hoceima, démis de leurs fonctions pour avoir failli à leurs devoirs et ceux épinglés par la Cour des comptes, notamment à l'ONDA et à la Marocaine des jeux et des sports. Dans l'affaire du Marché de Gros de Casablanca, une vingtaine de présumés accusés, notamment le président de l'arrondissement de Sbata, sont poursuivis pour fausse déclaration, abus de confiance, dilapidation de deniers publics et corruption. Ces dysfonctionnements ayant émaillé la gestion de ce marché durant des années ont fait perdre à ses recettes des sommes faramineuses d'argent. Ce procès a démarré quelques semaines avant les vacances judiciaires de cette année. Sur la liste des accusés figurent des membres du Conseil de la ville de Casablanca, des mandataires, des anciens régisseurs du Marché et des grossistes, entre autres. En ce qui concerne le scandale ayant jalonné le projet immobilier Hassan II pour le relogement des bidonvillois du quartier Hay Mohammadi, 22 prévenus sont poursuivis dans le cadre de cette affaire. Outre les deux anciens présidents de la commune urbaine de Aîn Sbaâ, Abderrazak Afilal et Lahcen Hairouf, des entrepreneurs, des architectes et des agents d'autorité sont au banc des accusés. Les chefs d'accusation retenus contre les uns et les autres s'articulent autour de dilapidation et détournement de fonds publics, falsification de documents officiels et de titres commerciaux et bancaires, corruption et abus de pouvoir lors de la réalisation du projet immobilier en question. Cette affaire, rappelle-t-on, avait éclaté juste après la condamnation en première instance des accusés poursuivis dans l'affaire du projet de construction de logements Ouled Ziane Fouarat. S'agissant de l'affaire de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), 22 présumés accusés sont poursuivis jusqu'à présent par le juge d'instruction près l'annexe de la Cour d'Appel à Salé. Quatorze des mis en cause, dont deux femmes, sont maintenus en détention préventive à la prison de Salé tandis que les huit autres, dont quatre femmes, sont poursuivis en état de liberté provisoire, mais placés sous contrôle judiciaire. Ces personnes, dont des hommes d'affaires, des gérants de sociétés, des fonctionnaires, un médecin, une journaliste, une notaire, une déléguée, un ingénieur et un professeur, sont poursuivies pour «détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption, abus de confiance, trafic d'influence, blanchiment d'argent et participation», chacune en ce qui la concerne. Parmi ces personnes présumées accusées dans cette complexe affaire, figurent l'épouse de l'ancien président de la MGPAP, Mohamed El Ferraâ et deux anciens trésoriers de l'institution. M. El Ferraâ, qui dispose de l'immunité parlementaire, n'a été déféré devant les autorités judiciaires qu'après la clôture de la session du printemps du Parlement. L'affaire Boufettas-Oudghiri, qui a défrayé la chronique ces derniers temps, rebondira en appel. En première instance, Khalid Oudghiri et le notaire Hajri ont été reconnus coupables d'escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux et trafic d'influence. Oudghiri écope de 15 ans de prison et Hajri de 10 ans avec interdiction d'exercer le métier de notaire. Ces dossiers, en plus de ceux éclatés durant cet été, seront au centre des débats juridico-judiciaires à la rentrée.