Amine Barkallil, ancien directeur de cabinet de l'ex-président directeur général de l'Office national des aéroports (ONDA), Abdelhanine Benallou, vient d'être renvoyé par le conseil de discipline de l'Office tenu dernièrement. Selon des sources concordantes, les responsables reprochaient à l'ancien n°2 de l'ONDA ses absences répétées et non justifiées depuis le départ de Benallou. Selon les mêmes sources, Barkallil avait refusé à plusieurs reprises de percevoir la convocation qui lui avait été adressée via un huissier de justice. Il a fallu tout un parcours de combattant, précisent nos sources, pour lui remettre la convocation en question. Barkallil et son ancien patron, Benallou, tous deux interdits de quitter le territoire national, ainsi que quatorze autres cadres de l'ONDA sont accusés de mauvaise gestion et de dilapidation de deniers publics, d'après les conclusions du dernier rapport de la Cour des comptes (organisme chargé du contrôle de la gestion des organismes publics et de l'emploi des fonds). Ce rapport avait relevé d'innombrables irrégularités et des dilapidations de deniers publics dans la gestion de cet établissement surtout durant la période 2003-2007. Selon les mêmes sources, ce dossier volumineux des scandales ayant émaillé la gestion de l'ONDA serait confié à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Placé sous la tutelle technique du Ministère de l'Equipement et des transports, l'ONDA, établissement public richissime à caractère industriel et commercial, contrôle la navigation aérienne, exploite les aéroports, prend en charge l'opération d'embarquement et de débarquement des passagers et des marchandises et concède des ouvrages et des services à d'autres entreprises selon la conformité théorique avec un cahier de charges, signé entre les deux parties. C'est sur ce vaste champ d'intervention que des études n'ont pas respecté le phasage prévu contractuellement et des marchés auraient été concédés à des entreprises appartenant à Barkallil et autres, faisant fi des règles déontologiques et des lois régissant la passation des marchés publics, lit-on dans le rapport de la cour des comptes établi en 2008. De même, ajoutent nos sources, plusieurs marchés concernant le nouveau terminal passager ont été octroyés à une seule entreprise. Le lot des irrégularités comprend également les marchés relatifs à la mise en place du système de l'énergie électrique par capteur solaire, sans aucune étude technique de faisabilité, et l'équipement solaire du terminal II. Des dysfonctionnements en cascade, qui interpellent le commun des mortels. Le rapport de la cour des comptes a été rendu public au début de l'année 2009. Et jusqu'à présent, l'affaire n'est pas encore close. A signaler enfin que l'actuel président directeur général de l'ONDA, Dalil Gandouz est convoqué au Parlement pour apporter des éclaircissements sur ce dossier devant la commission compétente.