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Le PPS scrute la situation politique générale dans le pays Opter pour un dialogue responsable, démocratique et équilibré
Respecter la volonté générale du peuple
Oeuvrer avec acharnement à l'édification d'une démocratie saine et durable - Lutter contre toutes les formes de déviances entachant le champ politique - Le Maroc menacé de voir sa note revue la baisse à cause d'agissements malsains de certaines parties - L'union de la gauche est une conviction pour le PPS - Santé : inscrire l'action du ministère dans un cadre de management participatif L'action partisane a un sens. Elle devrait d'abord se conformer à quelques principes de bases, essentiels, voire même incontournables. Dont en premier lieu, celui de se départir de toute vision dogmatique et placer l'intérêt suprême de la nation au-dessus de toute autre considération. C'est en ces termes pédagogiques, qui constituent le b.a.-ba de toute action militante responsable, que le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Nabil Benabdellah, a ouvert, vendredi 24 mai, à Casablanca, la rencontre-débat organisée par l'Espace des cadres du PPS, sous le thème de «La situation politique actuelle : défis et enjeux des reformes». Une rencontre à laquelle a pris part une nombreuse assistance composée de militants, cadres et élus du parti, en présence de plusieurs personnalités politiques, de la société civile et des représentants de médias. Nabil Benabdellah s'est livré, à cette occasion, à un diagnostic objectif de la situation politique du pays, tout en mettant en garde contre le danger du retour de certaines pratiques de déviance et de dépravation qui risquent de remettre en cause le processus démocratique en cours actuellement dans le pays. Un processus voulu à la fois par SM le Roi, le peuple marocain et les partis du Mouvement national, et mis en marche suite à un large et historique consensus national. Pour le SG du PPS, l'étape actuelle requiert de l'audace et un grand courage en vue de relever les défis auxquels notre pays fait face, soulignant dans ce sens que les mêmes motifs qui ont été derrière la décision du PPS de participer à un gouvernement dirigés par les islamistes sont toujours d'actualité, motifs que le parti a clairement exprimés après les élections législatives du 25 novembre 2011. Pour une construction démocratique saine Inutile de rappeler, selon Nabil Benabdellah, les déviances qui ont ponctué le champ politique en 2007,2008 et aussi en 2011, où certains milieux voulaient s'accaparer de la prise de la décision politique et exercer une certaine hégémonie partisane. Il faut surtout mettre l'accent sur le fait que le PPS a été la cible de ces milieux, mais y a toujours fait face avec fermeté, car il s'agit d'un parti démocrate et autonome dans la gestion de ses structures, a-t-il laissé entendre. Et la bataille n'est pas encore terminée, ajoute Benabdellah. «Le PPS est déterminé, quelles que soient les conditions et sa position, soit au sein du gouvernement ou en dehors de l'appareil exécutif, à lutter contres ces pratiques et œuvrer avec détermination à la construction d'une démocratie saine et durable», a-t-il martelé. Ainsi, il a mis l'accent sur le respect de la volonté générale du peuple manifestée à travers les élections législatives de 2011. Abondant dans le même ordre d'idées, le secrétaire général du PPS a évoqué dans son exposé «deux volontés majeures» qui ont mis le royaume sur la voie de la raison et qui lui ont évité par conséquent les effets pervers du printemps arabe. La première est celle de S.M le Roi Mohammed VI qui a agi très positivement aux multiples revendications politiques, lors du discours royal du 9 mars 2011. La deuxième, est celle des partis politique qui ont décidé d'accompagner cette grande initiative royale, et dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité politique du pays. Respecter les résultats de la démocratie Toutefois, il s'est avéré, après l'adoption de la constitution, qu'on n'a pas bien saisi les véritables leçons. Des coalitions malintentionnées ont surgi de nulle part, voire ont refait surface, et tenté de confectionner une carte politique sur mesure. Et on connait la suite de l'épisode. Le peuple marocain a décidé de son plein gré de placer le PJD à la tête des urnes et ce avec un score assez élevé. «Ce sont là les règles du jeu démocratique et tout le monde doit assumer ces résultats», a-t-il. S'attelant sur la question de l'alliance de son parti et le PJD, Benabdellah a expliqué qu'il s'agissait d'un choix à la fois difficile et historique. «Notre alliance avec le PJD a pour finalité de lutter contre toutes les formes de déviances entachant le champ politique», a déclaré Benabdellah. Et d'ajouter que «le rapprochement avec le parti de Benkirane s'est fait sur la base d'un référentiel qui est la Constitution, la loi suprême du pays. Ces dispositions a été également incluses dans la charte de la majorité». Pour rassurer les militants de son parti et faire taire les mauvaises langues, qu'elles soient médiatiques ou venant de la part de certains partis, Benabdellah a été on ne peut plus clair et incisif sur les résultats de cette alliance avec le PJD, un parti dit conservateur. «Si vous revisitez toutes les décisions gouvernementales prises depuis l'enclenchement de l'actuelle expérience, vous allez vous rendre compte qu'aucune atteinte n'a été faite aux valeurs de la démocratie, de la modernité et les droits de l'Homme» a-t-il dit. Revenant de nouveau sur la décision de la participation du PPS au gouvernement actuel, il a indiqué que l'ensemble des militants de son parti ont voulu que cette participation soit influente et forte, et non pas simplement symbolique. Pour sa part, le PJD a bien saisi le message et accepté immédiatement les choix et conditions du PPS. Idem pour les autres partis. Chacun d'entre eux a négocié à sa manière sa participation avec le Chef du gouvernement. Néanmoins, si un problème se pose, Benkirane est le seul habilité à discuter de ce sujet avec ses alliés, a déclaré Benabdellah. Un message implicite à ceux qui veulent réduire ou empiéter sur les prérogatives du Chef du gouvernement. Par ailleurs, l'intervenant s'est penché sur les responsabilités assumeés par les ministres du PPS dans l'exécutif actuel, en précisant qu'il s'agit de départements qui se trouvent au cœur des orientations stratégiques du PPS, car ils relèvent purement et simplement des préoccupations basiques et quotidiennes des citoyennes et citoyens, préoccupations que le parti du «Livre» a toujours défendues avec acharnement. Mais, a-t-il reconnu, pour des raisons politiques et après une année et demie, le travail du gouvernement accuse un certain retard. La meilleure façon pour immuniser ce gouvernement contre tout dérapage ou glissement pervers, c'est d'opter pour un dialogue responsable, démocratique et équilibré, car aujourd'hui, il y a de véritables contraintes que la majorité gouvernementale devrait affronter. Situation critique Selon le secrétaire général du PPS, le pays connait bel et bien une situation plus ou moins critique, vu la conjoncture économique internationale. Autrement dit, et loin de vouloir se voiler la face, le Maroc est menacé de voir sa note revue à la baisse auprès des agences de notation financière, sans omettre également la question du Sahara marocain où certains milieux étrangers agissent à l'encontre de l'intérêt suprême de notre pays. Grosso modo, tout parti prétendant être responsable doit prendre sérieusement en considération ces facteurs, que ce soit le PJD, le PPS ou tout autre parti. Ainsi, il a appelé à faire prévaloir la voie de la sagesse et de la clairvoyance, surtout en l'absence de toute alternative autre que celle qui vise à saper le travail du gouvernement. Benabdellah, qui s'est dit incapable de trouver une explication à certains comportements politiciens, a précisé que la priorité de ses priorités c'est d'exprimer les revendications des citoyens et de continuer à mener le combat pour un véritable changement démocratique. «Nous restons alignés sur nos positions quel qu'en soit le prix, et si on sera obligé de quitter le gouvernement demain, on le fera en toute conscience. Et c'est au peuple d'en juger en fin de compte», a conclu le numéro un du PPS. *** Urbanisme Une affaire de concertation et de démocratie locale Comment peut-on résoudre la problématique de l'habitat non réglementaire ? Quelle est la stratégie adéquate pour la mise en place d'une planification urbaine caractérisée par une dualité de bâtiments ? Lors de son débat avec Mbarek Amer, professeur à l'Ecole nationale de l'administration, Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, a exposé de façon convaincante la vision de son département pour la reforme du secteur, à commencer par l'habitat insalubre. Selon le chef du département de tutelle, la lutte contre l'habitat insalubre ne devrait pas uniquement se baser sur une approche sécuritaire ou juridique. Le ministre a souligné la nécessité de la densification de l'offre de logement pour faire face au déficit. Il a souligné dans ce sens que durant la période allant de 2010 à 2011, il y avait le conventionnement de près de 800.000 logements sociaux, dont 154.000 logements ont été mis en chantier et 9.110 autres achevés. S'agissant de l'année 2012, et jusqu'à avril 2013, 47. 000 logements ont été mis en chantier et 29.000 unités achevées. En parallèle, il a mis l'accent sur trois points essentiels pour réussir la réforme. Il s'agit, en premier lieu, de changer les méthodes de l'élaboration des documents urbains. Il a jugé aberrant que le délai pour l'obtention d'une autorisation pour un projet urbanistique atteigne parfois un an et demi. La mise à jour de l'arsenal juridique est une condition sine qua non pour la reforme du secteur, a-t-il précisé, tout en soulignant l'importance de l'encadrement. En deuxième lieu, la mobilisation de l'assiette foncière s'impose pour pallier le déficit, soit 3.000 hectares par an, pour satisfaire les besoins. Sans oublier l'ouverture de zones nouvelles à l'urbanisation. Autrement dit, il faut procéder par un aménagement progressif. Abondant dans le même ordre d'idées, le ministre a évoqué un certain nombre de défis, en l'occurrence la pression immense à laquelle sont soumises les villes, qui connaissent un accroissement annuel de 2,2%. Ainsi, la gestion de ce dossier ne relève pas uniquement de l'administration ou la technicité, mais d'une gestion démocratique où tous les acteurs doivent être impliqués. Cela veut dire que les comportements bureaucratiques n'ont plus de place dans ce secteur. Bref, l'urbanisme doit être pratiqué au niveau local à travers la concertation, a noté le ministre en substance. Nabil Benabdellah a évoqué à titre d'exemple l'approbation, jeudi 23 mai, par le conseil du gouvernement du projet de décret relatif au règlement général de construction. En effet, toujours selon le ministre, depuis la promulgation en 1992 des lois sur l'urbanisme et les lotissements et leur décret d'application, aucun règlement général n'a été élaboré pour fixer les procédures d'autorisation. En termes plus clairs, le management de ce secteur a toujours fait l'objet de directives hiérarchiques édictées par des circulaires. Le ministre s'est attardé également sur l'expérience de certains pays occidentaux ou un partenariat Win/Win régit les relations entre les promoteurs immobiliers et les communes locales. Cela requiert la mise en place d'une culture de confiance entre les deux partenaires.