-La promotion des investissements et de la production, indispensable pour le redressement de la situation -Le différend entre la majorité et l'opposition est politique. Il n'oppose pas conservateurs et modernistes Le Maroc n'est pas coupé de son environnement. Au contraire, il entretient des relations privilégiées avec les pays de la zone euro qui sont confrontés à une crise financière et économique aiguë, laquelle impacte négativement l'économie du pays, selon le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah. Pour relever le défi, le gouvernement n'envisage ni augmentation des prix, ni diminution des salaires, a-t-il dit lors d'une conférence de presse, donnée mercredi à Rabat, à la veille d'une réunion ordinaire, samedi, du Comité central du PPS. D'après Nabil Benabdellah, des mesures d'austérité ne suffisent pas à elles seules à résoudre une crise. Pour le gouvernement, a-t-il dit, il s'agit de relancer la machine économique dans le but de maîtriser les équilibres macro-économiques et redresser le déficit sans toucher toutefois le pouvoir d'achat des populations et la situation générale du pays. Sans chercher un quelconque gain politique, le PPS s'engage à travailler dans le cadre de la vision adoptée par la majorité et dont il est un des artisans, a affirmé Nabil Benabdellah, qui rappelle que le gouvernement actuel, issu des urnes, a fait siens depuis son avènement tous les mots d'ordre ayant motivé les manifestations de 2011 pour lutter contre la corruption, l'économie de rente, ainsi que pour le renforcement de la démocratie, la préservation de la dignité, et le respect de la liberté et l'égalité. Tout en revenant sur le contexte politique et social dans lequel se sont déroulées les premières élections législatives incontestables du pays, il a catégoriquement démenti les propos de ceux qui tentent de présenter le différend entre la majorité et l'opposition comme étant de nature idéologique, entre modernistes et conservateurs. Le différend est politique et oppose ceux qui sont pour la mise en œuvre saine des dispositions de la Constitution et ceux qui cherchent la faillite de l'actuelle expérience gouvernementale. Un référentiel commun au service de l'intérêt général Depuis son avènement, le gouvernement n'a jamais pris une quelconque mesure qui va dans ce sens, a-t-il dit, expliquant que le PPS a accepté de faire partie de cette alliance gouvernementale dans le but ultime de faire entendre la voix des couches vulnérables et pauvres et de contribuer à la poursuite du processus démocratique et à la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution. Le gouvernement mis en place, avait adopté un programme, qui constitue pour ses composantes un référentiel commun et de compromis à respecter dans l'intérêt général du pays et du processus démocratique en cours. Ce qui ne signifie pas que chacun des partis de la majorité n'a pas son propre référentiel qui le distingue des autres. Le PPS est un parti de gauche et il le restera, a-t-il dit, rappelant que le PPS est attaché à son identité et à l'engagement de ses fondateurs et que le grand jour pour lui sera marqué par la relance de la Koutla démocratique, récemment évoquée par ceux qui l'avaient même enterrée. Tout en s'engageant donc au sein de la majorité gouvernementale pour faire face à la situation préoccupante de l'économie nationale avec la vigueur requise, le PPS estime qu'il est vital pour le pays de relever la cadence de l'investissement et de la production nationale. Des raisons objectives inhérentes à l'aggravation de la crise économique et financière chez les principaux partenaires étrangers du pays expliquent en partie les difficultés économiques du Maroc, a rappelé le SG du PPS, ajoutant qu'un grand nombre des problèmes du pays ont été légués par l'ancienne équipe gouvernementale et dont faisaient partie évidement le PPS et d'autres composantes de l'actuelle coalition gouvernementale. A cette occasion, le ministre a insisté sur la possibilité pour le pays de s'en sortir pour mobiliser entre 27 et 30 milliards de dirhams d'ici la fin de l'année, à condition toutefois d'adopter de nouvelles mesures d'accompagnement visant la simplification des procédures, la lutte contre la bureaucratie et les pratiques qui alimentent l'économie de rente. Tous les secteurs productifs dont le bâtiment en souffrent, a-t-il affirmé. Rien que l'annulation des dépenses fiscales (exonérations fiscales) non productives permettrait de faire l'économie de 4 à 5 milliards de dirhams, a-t-il noté. L'austérité est préjudiciable aux couches vulnérables Dans le cadre de cette action, il est à recommander aux ministères de puiser d'abord dans les reports de crédits accumulés au cours des dernières années avant d'utiliser les crédits qui leur sont alloués dans le cadre de l'actuelle loi de finances, a-t-il dit, précisant que les établissements publics (120 MMDH de crédits) ne sont pas concernés par cette démarche. Selon lui, la finalité de cette approche ne peut être correctement saisie sans la placer dans une vision globale appelant à une réforme fiscale pour améliorer les recettes, à la refonte de la compensation des produits de base sans libéralisation des prix et à la récupération des sommes (12 MMDH) de la Caisse de compensation dont tirent profit les riches du pays, à travers la subvention des produits pétroliers, du sucre, du gaz butane et de la farine. Pour le PPS, il n'est pas sûr non plus que le soutien direct des familles pauvres soit la formule idoine. Il est donc exclu pour le parti de recourir à des mesures d'austérité qui toucherait aussi l'investissement et la production, car une telle décision serait préjudiciable avant tout aux couches vulnérables. Malgré la diminution des transferts des MRE, le recul des recettes touristiques et la diminution des exportations marocaines vers les principaux partenaires du pays affaiblis par la crise, le tableau n'est pas aussi sombre qu'on le pense. La campagne agricole en cours s'annonce bonne et il faudra, selon le PPS, chercher la formule la meilleure pour en maximiser l'impact sur l'ensemble de l'économie nationale.