Opérer un remaniement ministériel après une année d'exercice est prématuré. Tel est le constat des camarades de Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, parti membre de la coalition gouvernementale. «Nous sommes dans une étape décisive de l'édification institutionnelle et législative après l'adoption de la Constitution de 2011. Ce dont a besoin le pays et le gouvernement aujourd'hui c'est de consolider sa stabilité politique», a souligné à ALM Rachid Roukbane, président du groupe parlementaire progrès démocratique. Selon lui, il est aujourd'hui trop tôt pour évaluer le rendement du gouvernement étant donné que c'est au cours de cette deuxième année que les choses seront plus claires quant à son action et la mise en œuvre de son programme. «Un remaniement ministériel maintenant renverrait aux Marocains mais aussi à l'étranger, notamment les investisseurs, un signal négatif selon lequel le climat politique est instable», estime M. Roukbane, ajoutant qu'un remaniement à l'heure actuelle serait contraire aux us établis tout au long de l'expérience des gouvernements précédents : «Depuis le gouvernement d'alternance, tous les remaniements effectués ont eu lieu vers le mi-mandat d'un gouvernement». Par ailleurs, le bureau politique du PPS s'était réuni, jeudi 10 janvier, pour l'examen de la situation politique du pays et particulièrement le mémorandum du parti de l'Istiqlal critiquant le gouvernement et appelant à un remaniement. Ainsi un communiqué du PPS a appelé les divers partenaires politiques, majorité et opposition confondues, «à un dialogue serein et sérieux et à faire prévaloir le sens de la responsabilité et l'intérêt de la nation pour éviter toute tension préjudiciable à la cohabitation démocratique». Dans le même état d'esprit consensuel et à l'issue de la réunion du bureau politique du PPS, Nabil Benabdellah a pris l'initiative de réunir, jeudi 10 janvier, Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement, et Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal, afin d'apaiser les tensions au sein de la majorité.