Débattons-nous vraiment de sujets à caractère politique et social ou assistons-nous à une scène d'effets théâtraux sous couvert politique ? Ces questionnements ont été formulés par Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS et ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, qui intervenait, mardi à Rabat, lors d'un forum initié par la MAP sous le thème: «Le PPS face à l'épreuve de la cohésion de la majorité gouvernementale». Un événement qui intervient après le dernier mémorandum concocté par Hamid Chabat, secrétaire général du PI. En réponse à ces interrogations, M. Benabdellah a martelé que «les composantes de la majorité doivent reprendre la raison. Il est temps de faire preuve de maturité et de sérieux pour œuvrer en faveur du pays!». Un appel qui s'avère judicieux après les dernières évolutions ayant marqué la majorité gouvernementale. Il a avancé que ce discours ne s'adressait pas seulement à la majorité mais aussi à l'opposition qui «devrait peser de tout son poids sur la scène politique». Ceci en imputant la responsabilité au gouvernement qui, selon Nabil Benabdellah, a atteint une certaine maturité, à «ouvrir un débat avec cette opposition». Il a également ajouté que «si on laisse le PJD dérouler son action sans perturbation, il aura un champ grand ouvert pour se renforcer». En tenant de tels propos, d'aucuns participants au débat se sont donné l'impression que M. Benabdellah courtisait le PJD. Or, celui-ci a répondu par la négative en précisant que «l'action gouvernementale ne nécessite pas le recours aux confrontations». A propos des sujets à caractère social à l'instar de la Caisse de compensation, de retraite, l'éducation et la santé, le numéro un du PPS, qui a proposé de recourir à des experts en la matière, a vivement insisté sur «un débat profond pour éviter des retombées négatives au niveau politique». Une telle démarche exige l'intervention de toutes les composantes de la majorité. C'est dans ce sens qu'œuvre le PPS qui caresse l'espoir de tenir une réunion avec cette majorité dans les meilleurs délais pour discuter des priorités gouvernementales y compris certains aspects figurant dans le mémorandum du PI. D'ailleurs, la dernière rencontre qu'a fait, M. Benabdellah avec M. Chabat visait à «calmer le jeu, sauf que cela demande du temps». Nabil Benabdellah a, par ailleurs, émis un constat relatif à l'intérêt croissant des jeunes pour la scène politique. A cet égard, il a insisté sur la nécessité de ressusciter les espoirs dans le rang de cette couche sociale. Et elle en a grand besoin !