* Non à la politique-spectacle * L'élaboration des projets de lois organiques ne concerne pas le gouvernement tout seul * La réforme de la Caisse de compensation et des caisses de retraite, un défi que seul l'actuel gouvernement est en mesure de relever * La responsabilité et le bon sens politique nous enjoignent de tenir nos engagements. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) appelle ses partenaires au gouvernement à cesser de recourir à la politique du spectacle et à revenir à une attitude raisonnable en faisant passer l'intérêt suprême du pays sur toute autre considération, abstraction faite des différences somme toute légitimes entre les uns et les autres, a affirmé, mardi le secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah, également ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, qui était l'invité du «Forum» de l'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), tenu sous le thème «Le PPS face à l'épreuve de la cohésion de la majorité gouvernementale». Dans le but d'y parvenir le Bureau politique du PPS a publié jusqu'à présent deux communiqués, dans lesquels il appelle à un débat avec la participation des membres de la majorité gouvernementale sur les questions posées, tout en proposant au gouvernement d'accélérer le rythme de réalisation des différents chantiers de réformes et d'élaboration des projets de lois organiques en vue, a-t-il rappelé. Il est également question pour la coalition gouvernementale de maintenir un minimum de cohésion et de cohérence entre ses composantes et de laisser le temps et le soin au gouvernement de faire son travail, sous la conduite du chef du gouvernement, lequel ne doit pas céder à la provocation. Le débat proposé doit porter sur les lois organiques de la régionalisation, la parité hommes-femmes, l'Amazighité et d'autres questions décisives pour le devenir du pays, a-t-il dit, expliquant que seul l'actuel gouvernement est à même de réaliser sans plus tarder la réforme de la Caisse de compensation et celle des caisses de retraite. D'autres questions devant être abordées lors de ce débat concernent notamment l'enseignement, la santé, l'habitat, etc. Dans le cadre de cette approche, le BP du PPS propose d'ouvrir aussi le débat avec l'opposition, qui a son mot à dire sur tous les points soulevés et en particulier sur les projets de lois organiques, vaste chantier dont le lancement concerne non seulement le gouvernement et l'opposition, mais également l'institution royale dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles. Tous les partenaires politiques se doivent d'œuvrer de concert pour mener à son terme le chantier des réformes, ouvert dans le pays à l'issue des mouvements de jeunes ayant marqué l'année 2011, a-t-il dit. Réagissant à temps à ces mouvements de jeunes, SM le Roi Mohammed VI avait défini la voie à suivre dans son discours du 9 mars 2011, a rappelé le SG du PPS. Ce qui s'était traduit par un retour des jeunes sur la scène politique, lesquels avaient commencé à accorder plus d'intérêt à la chose publique et participé en plus grand nombre aux élections de 2011, a-t-il poursuivi, ajoutant que la politique-spectacle poursuivie par d'aucuns est susceptible d'avoir des conséquences fâcheuses sur la stabilité du pays et les jeunes qui nourrissent nombre d'attentes. Il ne faut pas jouer avec la stabilité du pays, car cela risque d'envoyer de flous messages aux partenaires du Maroc et aux opérateurs économiques en premier lieu, a-t-il noté. Contrairement aux calculs d'aucuns, cette approche de la politique-spectacle est loin de leur donner satisfaction, a-t-il estimé, appelant à changer de style et à faire preuve de sérieux et de maturité dans le traitement en profondeur des sujets abordés pour préserver la stabilité du pays où des poches de tension sociale et politique sont toujours perceptibles, comme cela a été récemment constaté. Après un an d'expérience, la situation actuelle est marquée par nombre d'acquis démocratiques, réalisés dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la déclaration gouvernementale, qui engage tous les membres de la majorité, a affirmé le SG du PPS, qui a convenu qu'il est toutefois du droit du Parti de l'Istiqlal (PI) de demander au gouvernement d'accélérer le rythme des réformes en vue et d'en critiquer les performances. Il a par ailleurs souligné que le PPS a été le premier à appeler à l'accélération des réformes, notant par ailleurs qu'aucune décision allant à l'encontre du processus démocratique en cours dans le pays n'a été prise par l'actuel gouvernement, dirigé par le PJD. Evoquant sa dernière rencontre avec le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Hamid Chabat, il a fait savoir qu'elle a été sanctionnée par l'engagement de toutes les parties de «calmer le jeu». Au delà de cette rencontre, a-t-il dit, le PPS exprime le souhait de réunir tous les partenaires de la majorité pour discuter ensemble de toutes les questions y compris le mémorandum du PI. Dressant le bilan du gouvernement, N. Benabdallah a insisté sur le fait que la nouvelle équipe est composée de trois partis politiques ayant déjà une expérience dans les gouvernements précédents et un parti sans expérience qu'est le PJD. Après sa première année, le gouvernement actuel a gagné surtout en maturité dans le cadre de la gestion des affaires du pays, selon des règles de la bonne gouvernance et de la transparence, mais également dans le traitement des affaires de corruption et de prévarication. Les choses ont mûri et les sorties médiatiques fracassantes en relation avec de tels dossiers de lutte contre l'économie de rente ont diminué comme le réclamait dès le départ le PPS, qui appelait à accompagner la publication par exemple des bénéficiaires des agréments de transport des mesures à prendre pour améliorer la situation et faire bénéficier l'économie du pays de ses retombées positives, a-t-il indiqué. Et le Secrétaire général du PPS de rappeler que le Maroc était déjà en mouvement bien avant l'arrivée du PJD. L'actuel gouvernement est en train de poursuivre le parachèvement de l'œuvre et des réformes déjà engagées dans le pays par les gouvernements précédents dont le gouvernement de l'alternance, a-t-il expliqué, appelant à laisser au gouvernement actuel le temps nécessaire pour parfaire cette entreprise. En attendant, le gouvernement ne doit pas céder à la provocation, a-t-il affirmé, appelant l'équipe gouvernementale à répondre à la politique-spectacle par des projets concrets et des réalisations dans le cadre du parachèvement du l'édifice démocratique et constitutionnel en cours dans le pays, qui a le privilège d'avoir vécu à sa manière ce qu'on appelle le printemps arabe, grâce au courage et aux initiatives lancées par SM le Roi depuis mars 2011. C'est pourquoi, il n'y a pas lieu de comparer l'évolution au Maroc avec ce qui se passe en Egypte et en Tunisie, a ajouté le SG du PPS, soulignant que ceux qui s'adonnent à cet exercice jouent tout simplement avec le feu.