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Rentrée politique, parlementaire et sociale : Des attentes, des enjeux et des débats en vue
Publié dans Albayane le 24 - 09 - 2010

La rentrée politique promet un ordre du jour très chargé. A moins de quinze jours de l'ouverture du Parlement par le Souverain, (le vendredi 8 octobre), les différentes formations politiques (de majorité comme de l'opposition) s'agitent pour mettre au point leur rentrée politique. L'année semble être cruciale avec, d'abord, la tombée vers la fin de l'année de la copie de la Commission consultative sur la régionalisation (CCR) ; et ensuite avec les débats qui s'en suivront à propos de la responsabilité des partis politiques pour garantir l'émergence d'élites compétentes pour accompagner le processus de cette régionalisation.
Le Souverain, rappelle-t-on, avait interpellé la classe politique dans son discours à la nation le 20 août dernier à l'occasion de la célébration du 57ème anniversaire de la révolution du Roi et du peuple. «Les partis nationaux sérieux doivent apporter une contribution active à la préparation et à l'encadrement d'élites aptes à assurer la bonne gestion des affaires régionales», avait souligné le Souverain.
La rentrée politique sera aussi marquée par des débats autour des alliances qui seront scellées en perspective des échéances législatives de 2012 et du renouvellement, la même année, du tiers sortant de la Chambre des conseillers.
Dans ce registre, les débats porteront également sur les mécanismes électoraux, le mode de scrutin qui sera retenu pour les élections législatives de 2012 ainsi que le découpage électoral qui sera opéré par le département de tutelle.
Il sera question aussi, lors de cette rentrée, des débats notamment autour de la loi de finances, le dialogue social qui piétine depuis l'année dernière, la caisse de compensation, la campagne agricole, sans oublier les projets de lois adoptés par le gouvernement. Dans ce cadre, Al Bayane a recueilli les avis des responsables politiques et syndicaux.
La rentrée politique et sociale en question
Abdelouahad Souhail, membre du BP du PPS : «Une communication gouvernement/partis politiques timide»
Pour Abdelouahad Souhail, membre du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme, le gouvernement, les partis politiques et le Parlement auront «du pain sur la planche», en cette rentrée politique et sociale. Cette dernière «intervient dans une conjoncture un peu difficile, conséquence de la crise économique et de ses incidences sur les équilibres économiques».
Le dirigeant du PPS estime que plusieurs «grands dossiers urgents» sont à l'ordre du jour. A commencer par la loi de Finances, dont le projet sera discuté dans plusieurs séances parlementaires.
«La réforme de la Caisse de compensation, avec le ciblage de l'aide frontale aux populations démunies », figure également, selon lui, parmi les priorités de l'heure. D'autres dossiers, dont notamment, la question de la retraite et du dialogue social, occuperont les devants des débats entre les partenaires sociaux. Sur le plan politique, l'amélioration du champ politique, avec l'amendement de la loi électorale, sera l'occasion «pour tirer les conclusions des expériences des scrutins de 2007 et 2009». S'agissant de la qualité de la communication du gouvernement avec les acteurs politiques, Abdelouahad Souhail affirme qu'elle «reste relativement timide», malgré quelques efforts perceptibles.
Estimant qu'elle est «au service minimum» et que «le gouvernement n'occupe pas suffisamment cet espace», il relève, toutefois les deux dernières réunions de l'Exécutif avec ses partenaires politiques. Il s'agit de «la réunion du Ministre des Finances avec les chefs des groupes parlementaires, pour discuter des hypothèses de travail, en liaison avec les grandes lignes de la prochaine loi de Finances», d'une part, et de «celle du Premier ministre avec les partis de la majorité gouvernementale». Certes, estime encore Abdelouahad Souhail, «le Code de la route, avec quelques sujets, occupe aujourd'hui une bonne place dans la communication du gouvernement ». Mais, «on ne voit pas de cohérence en la matière», affirme-t-il.
Au sujet de l'initiative politique, lancée par le PPS en direction de ses alliés, A. Souhail explique la démarche. «Il s'agit de revigorer l'action politique commune, particulièrement au sein de la Koutla démocratique, qui doit peser de son poids sur l'évolution du champ politique, et au sein de la gauche», notamment au niveau des groupes parlementaires et des autres sensibilités de gauche.
La démarche s'adresse également aux partis « qui pèsent au niveau de la coalition gouvernementale et des groupes parlementaires pour mener les chantiers importants».
Il s'agit aussi d'une opération «d'écoute des autres et d'exposition des idées du Parti», d' «un débat non-cantonné qui doit s'ouvrir à d'autres partis politiques de l'opposition ; un débat serein pour faire normaliser la pratique politique, conformément aux résolutions adoptées par le VIIIè Congrès national du PPS».
Abdelouahad Souhail précise que «le PPS a, officiellement, saisi l'ensemble des partis politiques concernés par sa démarche, pour échanger les vues sur les priorités et explorer les intentions des uns et des autres afin de faire évoluer le champ politique et le processus démocratique».
Mohamed Khalil
Thami Khiyari secrétaire national du FFD : «Une action en deçà des défis de la nation»
Une rentrée politique normale. C'est ce qu'on peut déduire des propos de Thami Khiyari, secrétaire national du FFD. Evidemment, les travaux des parlementaires seront dominés par la discussion de plusieurs projets de lois, et les divers changements que va connaître la loi de finances qui sera marquée par une politique d'austérité. Le secrétaire national du FFD met aussi l'accent sur le dossier des textes électoraux en vue des élections de 2012 et qui aura la part du lion des débats parlementaires. Et d'ajouter que l'institution parlementaire va en outre s'atteler à faire face au déficit enregistré au niveau social. Répondant à une question portant sur les alliances politiques, Khiyari estime que le champ politique actuel est empreint d'une certaine ambigüité. Pour le FFD, les alliances politiques doivent être basées sur la transparence et le rapprochement des programmes et des idéologies, et surtout sur la conception que nous devons faire de la société. « Nous œuvrons actuellement avec les autres partis de la gauche qui partagent nos convictions et aussi nos frères au sein du PPS, et ce pour clarifier plus la scène politique dans les prochains mois » souligne Khiyari. Des alliances basées sur une vision commune et des préoccupations partagées demeurent la solution idoine pour réhabiliter l'action politique, note-t-il. Le secrétaire national du FFD a, en outre, relevé plusieurs lacunes qui caractérisent l'action parlementaire, particulièrement au niveau de la méthode du travail et de la composition des formations politiques. Mais, contrairement à ceux qui pensent que le projet de la régionalisation devrait être précédée par une réforme constitutionnelle et politique, Thami Khiyari a un autre avis. Pour lui, le chemin est encore long. Il s'agit de tout un processus, et il faut que la commission consultative fasse ses propositions avant qu'elles ne soient acceptées. Aussi, le texte doit être déposé devant les représentants de la nation, affirme-t-il. S'agissant de l'évaluation du travail du gouvernement, Khiyari pense que l'action du gouvernement d'Abbas El Fassi reste « en deçà des aspirations et défis de la nation. »
Khalid Darfaf
Mohamed Moujahid, SG du PSU : «Il faut réformer en profondeur le système politique»
Le secrétaire général du Parti socialiste unifié (PSU), Mohamed Moujahid, souligne qu'aucune nouveauté ne caractérise la prochaine rentrée politique et parlementaire.
Il n'y a pas de dossiers spéciaux et qualitatifs inscrits sur l'agenda de cette rentrée, précisant qu'il ne s'agit que de ceux ayant le caractère routinier, sans aucune nouveauté et sans aucune détermination ou changement dans la vie politique du pays.
M. Moujahid affirme que sans une réforme en profondeur du système politique, il n'y aura pas de changement en général. Il considère que même le projet de régionalisation avancée n'est pas un dossier qualitatif pour la prochaine rentrée du moment qu'il est lancé en dehors de la réforme du système politique, en général.
Le dossier principal et crucial aux yeux du secrétaire général du PSU est la réforme en profondeur du système politique du pays d'abord. Car, a-t-il dit, cette réforme du système politique garantira une égalité des citoyens devant les lois, une transformation dans le bon sens de l'appareil judiciaire, une liaison directe entre les résultats des urnes et la formation du gouvernement qui devrait, a-t-il soulevé, rendre des comptes sur sa manière de gouverner à la fin de son mandat. Aujourd'hui, a fait remarquer M. Moujahid, les grands dossiers concernant notamment les grands chantiers lancés dans le pays sont traités, lancés et gérés en dehors du gouvernement, et ce dernier n'a aucune responsabilité sur leur état d'avancement et n'a de comptes à rendre dans ce sens à quiconque.
M. Moujahid souligne la nécessité d'un gouvernement fort et homogène issu des urnes et disposant d'un programme qu'il va appliquer et sur les résultats duquel il va rendre des comptes aux citoyens.
Pour y aboutir, le secrétaire général du PSU appelle à la réforme en profondeur du système politique qui conduira clairement et automatiquement à des réformes administratives, judiciaires, électorales instaurant ainsi un climat serein pour les investissements.
A propos de la prochaine loi de finances, M. Moujahid soulève la politique d'austérité qui préside à la préparation de ladite loi de finances. «C'est une loi de crise. C'est un budget de crise», a-t-il tenu à préciser, en soulevant la régression des recettes par rapport à la période 2003-2008.
B. Amenzou
Lahcen Daoudi, membre du SG du PJD : Absence de communication et prévalence de la politique du «diktat»
Le secrétaire général du Parti socialiste unifié (PSU), Mohamed Moujahid, souligne qu'aucune nouveauté ne caractérise la prochaine rentrée politique et parlementaire.
Il n'y a pas de dossiers spéciaux et qualitatifs inscrits sur l'agenda de cette rentrée, précisant qu'il ne s'agit que de ceux ayant le caractère routinier, sans aucune nouveauté et sans aucune détermination ou changement dans la vie politique du pays.
M. Moujahid affirme que sans une réforme en profondeur du système politique, il n'y aura pas de changement en général. Il considère que même le projet de régionalisation avancée n'est pas un dossier qualitatif pour la prochaine rentrée du moment qu'il est lancé en dehors de la réforme du système politique, en général.
Le dossier principal et crucial aux yeux du secrétaire général du PSU est la réforme en profondeur du système politique du pays d'abord. Car, a-t-il dit, cette réforme du système politique garantira une égalité des citoyens devant les lois, une transformation dans le bon sens de l'appareil judiciaire, une liaison directe entre les résultats des urnes et la formation du gouvernement qui devrait, a-t-il soulevé, rendre des comptes sur sa manière de gouverner à la fin de son mandat. Aujourd'hui, a fait remarquer M. Moujahid, les grands dossiers concernant notamment les grands chantiers lancés dans le pays sont traités, lancés et gérés en dehors du gouvernement, et ce dernier n'a aucune responsabilité sur leur état d'avancement et n'a de comptes à rendre dans ce sens à quiconque.
M. Moujahid souligne la nécessité d'un gouvernement fort et homogène issu des urnes et disposant d'un programme qu'il va appliquer et sur les résultats duquel il va rendre des comptes aux citoyens.
Pour y aboutir, le secrétaire général du PSU appelle à la réforme en profondeur du système politique qui conduira clairement et automatiquement à des réformes administratives, judiciaires, électorales instaurant ainsi un climat serein pour les investissements.
A propos de la prochaine loi de finances, M. Moujahid soulève la politique d'austérité qui préside à la préparation de ladite loi de finances. «C'est une loi de crise. C'est un budget de crise», a-t-il tenu à préciser, en soulevant la régression des recettes par rapport à la période 2003-2008.
Soumia Yahia
Qualifiant la conjoncture sociale de dramatique et préoccupante, le SG de la CDT, A. Zaer, affirme : «Il est aberrant de parler de rentrée sociale au Maroc»
Abdelkader Zaer, secrétaire général-adjoint de la CDT, qualifie la situation sociale actuelle de dramatique et préoccupante due à la hausse du coût de la vie et la dégradation du pouvoir d'achat. Le gouvernement est appelé, selon lui, à revoir à la hausse des salaires tenant compte de la conjoncture sociale actuelle.
Selon Abdelkader Zaer, SG adjoint de la Confédération démocratique du travail (CDT), il est aberrant de parler de rentrée sociale au Maroc dans un contexte marqué par l'absence d'un projet, d'un programme et d'une vision sociale claire. Excepté le débat sur le projet de loi des Finances, la rentrée sociale est inexistante, souligne-t-il.
Il estime que la conjoncture sociale du pays est préoccupante surtout après une période difficile marquée par la hausse du coût de la vie et la dégringolade du pouvoir d'achat du citoyen marocain. «Les Marocains ont dû faire face aux dépenses colossales pendant les vacances, le mois du Ramadan, l'Aïd al fitr et la rentrée scolaire, sans parler de la fête du mouton qui s'approche. De ce fait, le pouvoir d'achat a été ébranlé». Il y a lieu de s'alarmer car la situation sociale, selon lui, est aussi marquée par une hausse crescendo de matières de première nécessité, notamment les légumes et les produits alimentaires, la crise du logement et du transport ainsi que par la persistance du chômage et une paralysie des salaires. Face à cet état des lieux, les syndicats, déclare-t-il, sont appelés à agir pour la défense de la classe ouvrière et la sauver de cette situation dramatique et préoccupante. La CDT estime que le dialogue social entre les syndicats et le gouvernement doit être conforme aux règles communément admises, dans le but d'arriver à un consensus sur l'ensemble des dossiers en instance. A l'inverse de ce qui se pratique au Maroc où le gouvernement cherche uniquement à imposer son ordre du jour et ses conditions. «La politique du fait accompli ne traduit pas la réelle volonté du gouvernement d'arriver à un consensus», affirme ce syndicaliste. Plusieurs dossiers sont toujours en suspens et constituent encore le point d'achoppement entre le gouvernement et les centrales syndicales. Il s'agit notamment de l'amélioration des salaires. «L'Etat est appelé essentiellement à corriger la situation salariale avec des augmentations sensibles qui tiennent compte de la hausse du coût de la vie», insiste Zaer. Pour lui, il est impératif de redresser rapidement la situation avec l'application de l'échelle mobile des salaires.
Autre revendication de la centrale syndicale concerne les promotions dans les cycles de la fonction publique. Sur ce registre, Zaer réclame une régularisation globale et effective de ce dossier.
La réforme de la retraite est aussi à l'ordre du jour du dialogue social. Si le débat sur cette question fait rage en France, au Maroc, le sujet ne bénéficie pas de l'intérêt qu'il mérite et n'est traité que d'une manière lapidaire. Abdelkader Zaer parle de la nécessité de préserver les acquis et de réparer les lacunes des caisses. «Les caisses de retraites constituent, malheureusement, un foyer de dépravation. Leur délabrement est dû à la mauvaise gestion. Ce qui requiert d'instaurer une bonne gouvernance. Une condition sine qua non pour que les caisses assurent leur rôle», conclut-il.
S.Y.
Vie partisane : Le PPS décide d'élargir le cercle des concertations
Le parti du Progrès et Socialisme (PPS) a décidé d'élargir le cercle des concertations avec les autres composantes de la majorité et les partis politiques en allusion au Rassemblement national des indépendants (RNI), au Mouvement populaire, au parti Authenticité et Modernité (PAM) et à l'Union constitutionnelle (UC).
La dernière réunion du PPS, présidée par le secrétaire général du parti M. Nabil Benabdallah, s'est penchée sur les développements de l'initiative entreprise récemment par le parti envers ses principaux alliés visant à insuffler une nouvelle dynamique à l'action politique et partisane, écrit, vendredi, le journal « Essabah» .
La réunion du bureau politique du PPS a été également consacrée à l'examen du projet relatif à la refonte des structures partisanes, des instances de coordination provinciales et régionales, des secteurs et organisations parallèles
Dans le cadre des préparatifs de la prochaine rentrée parlementaire, le bureau politique du PPS a décidé d'organiser une réunion des membres du parti au sein du groupe de l'alliance socialiste à la Chambre des conseillers et du groupe de l'alliance des forces nationales et démocratiques à la Chambre des représentants, lors de la première semaine du mois d'octobre prochain.


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