«Je n'ai pas de solutions prêtes dans ma poche. Nous nous attellerons ensemble à en trouver, avec minutie et vigilance. Il ne faudrait surtout pas croire que c'est aussi simple que cela. La problématique de l'habitat est très complexe et nécessite beaucoup de patience et assiduité. Je sais que ce dont vous avez besoin présentement c'est la résolution de vos problèmes de logement maintenant et non pas des paroles. Je ne suis pas venu aujourd'hui faire des discours, mais vous écouter à volonté ». C'est dans ces termes francs et incisifs que Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS et ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, s'est exprimé lors d'une rencontre de communication ouverte, organisée par la section locale du parti à Agadir, jeudi dernier à l'amphithéâtre de la chambre de commerce, d'industrie et de services. Plus de 700 citoyens et citoyennes de divers coins de la ville et banlieues ont pris d'assaut ce bel espace, en présence de nombre de personnalités institutionnelles, représentatives et associatives et des militants et militantes du PPS, ainsi qu'un imposant parterre de journalistes, toutes catégories confondues. «Nous avons choisi le plus difficile des options possibles, au lendemain des élections législatives, celle de faire partie de l'actuel gouvernement. On aurait pu opter pour la facilité, mais, conscients de l'acuité de la phase cruciale que traverse notre pays, nous avons pris la décision de contribuer foncièrement à la poursuite des grandes réformes et j'espère que mes propos ne seront pas mal interprétés encore une autre fois. A ce propos, nous avons accepté de s'approprier des dossiers brûlants, notamment l'habitat, la santé, l'emploi, la formation professionnelle et la culture, non pas pour s'en enorgueillir, mais, conformément à notre fibre profondément ancrée dans les causes suprêmes du peuple, nous n'avons pas hésité d'un iota à nous en charger, même si nous y prenions beaucoup de risque. Nous sommes toujours aux grands rendez-vous de notre patrie, quel que soit le prix de notre engagement ferme». La salle archicomble débordant de toutes parts résonnait ardemment à la perspicacité et à l'authenticité du verbe, arboré avec beaucoup de responsabilité et de courage par le secrétaire général du parti. « Même si nous ne sommes pas directement responsables des dysfonctionnements et déficits actuels, nous assumons notre mission, car c'est le problème de l'Etat dont nous nous faisons partie. Il n'y a pas lieu de s'en dérober», tonne-t-il avec ferveur et lucidité, devant une assistance massive, tout en faisant preuve de beaucoup de disponibilité et de générosité, quoique certains intrus s'entêtent à semer de vaines zizanies. Le discours du ministre, hardi et ardent, coupait court à toutes ces intrusions malintentionnées. «Vos préoccupations, je les comprends parfaitement. Elles sont similaires à d'autres partout dans le royaume. Pis encore, des maisons tombent sur la tête des personnes innocentes. Nous essayons tous d'y remédier avec les moyens de bord, avec toutes les parties intervenantes dans ce domaine, en particulier les autorités locales, les eaux et forêts, les élus, les pouvoirs publics...Tous les cas qui ne nécessitent pas beaucoup de temps, nous les traiterons avec la promptitude requise. Ceux qui paraissent avoir besoin d'étude et de décortication, nous les aborderons dans les meilleurs délais. Ce que je vous suggère, c'est de vous produire ensemble, à travers vos représentants, et tous vos dossiers seront traités par nos soins avec pugnacité. Mais, commençons ensemble par lutter sans merci contre les spéculateurs et les barons du foncier qui ne font que faire déstabiliser le cours de la réforme urbanistique dans notre pays. La dépravation c'est aussi cela. Nous nous engageons avec vous pour mettre fin à ces conduites néfastes. Je vous demande alors de faire confiance à notre démarche méthodique et démocratique. On peut éradiquer d'une traite ce dont nous avons hérité des années durant», conclut-il.