Le Maroc est l'économie qui a le plus amélioré sa réglementation des affaires par rapport aux autres économies, indique le nouveau rapport Doing Business 2012 de la SFI et de la Banque mondiale. Grâce à la simplification du processus de délivrance des permis de construire, à l'allégement du fardeau administratif du paiement des taxes et impôts pour les sociétés et au renforcement de la protection des actionnaires minoritaires, le Maroc a gagné 21 places dans le classement sur la facilité de faire des affaires, et se situe désormais au 94ème rang. Depuis 2005, le Maroc a mis en œuvre 15 réformes de sa réglementation des affaires. La Banque Mondiale a félicité, jeudi, le Maroc pour les réformes "ambitieuses" qu'il a engagées pour améliorer durablement le climat des affaires, faisant du Royaume le "meilleur réformateur global" dans ce domaine. Lors d'une vidéo-conférence organisée à Rabat par la direction de la Société financière internationale, relevant du Groupe Banque Mondiale (BM), Sylvia Soif, responsable mondiale du Programme Doing Business, et Simon Gray, directeur du département Maghreb de la BM, ont mis en exergue la "performance du Maroc qui a gagné 21 places dans le classement Doing Business 2012, se hissant ainsi au 94ème rang mondial". Ce classement confère au Royaume le statut de "meilleur réformateur global" dans le domaine du climat des affaires, sur les 183 pays recensés. Le rapport Doing Business 2012, rendu public mercredi soir à Washington, met aussi en avant la réforme de la justice qui permet notamment le renforcement de la protection des investisseurs nationaux et internationaux. La Banque mondiale a souligné que le royaume est le pays qui a "le plus amélioré" sa réglementation des affaires par rapport aux autres économies de l'ensemble des pays de la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA). "Ce résultat témoigne de la capacité et de la dynamique réformatrices que connaît notre pays et montre aux investisseurs potentiels que le Maroc est une véritable terre d'accueil et d'attractivité pour les investissements directs étrangers en ce sens qu'il offre un climat d'affaires favorable et facilitateur", a déclaré à la MAP le ministre des Affaires économiques et générales, Nizar Baraka. Ce résultat aura un impact positif, ajoute le ministre, dans la mesure où le pays drainera plus d'investissements directs étrangers grâce à la visibilité que donne le Royaume en termes de stabilité politique et sociale, de stabilité macro-économique et de positionnement en tant que pays réformateur. "Cela va permettre à notre pays de mieux capitaliser sur les stratégies sectorielles déjà lancées, et cela ne manquera pas de faciliter la création d'emplois," a-t-il relevé. Le ministre a souligné que cette amélioration est imputable essentiellement au nouveau mécanisme de gouvernance, consistant en la mise en place d'un comité national du climat des affaires, présidé par le chef du gouvernement. Ce comité privé-public, a-t-il souligné, a mené ses actions sur la base d'un agenda spécifique avec des mesures ciblées pour améliorer le climat des affaires dans le Royaume. L'Arabie saoudite, leader régional Le rapport de la SFI et de la Banque mondiale conclut qu'au cours des 12 derniers mois, 11 des 18 économies du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont mis en œuvre des réformes réglementaires pour faciliter la pratique des affaires pour les entrepreneurs. La région continue à aller de l'avant en dépit du climat politique et économique incertain. Publié mercredi, Doing Business 2012: Entreprendre dans un monde plus transparent évalue les réglementations affectant les entreprises locales dans 183 économies et classe les économies selon 10 domaines de la réglementation des affaires tels que la création d'entreprise, la résolution de l'insolvabilité ou l'exécution des contrats. Cette année, la méthodologie a été élargie et inclut désormais des indicateurs sur le raccordement à l'électricité. Le rapport montre que six des 18 réformes réglementaires enregistrées dans la région ont facilité la création d'entreprise. La Jordanie, par exemple, a réduit l'obligation de capital social minimum pour créer une entreprise. A Oman, grâce au nouveau guichet unique, le temps nécessaire pour enregistrer une entreprise est passé de sept à trois jours. L'Arabie saoudite demeure le leader régional avec son 12ème rang au classement global. Le Qatar a, pour la première fois depuis 2005, mis en œuvre des réformes en améliorant son système d'information sur le crédit et se situe au 36ème rang dans le classement global. Les Emirats arabes unis ont rationalisé les exigences relatives à la création d'entreprise et amélioré leur classement global ; ils se classent au 33ème rang. Des données supplémentaires montrent que la région peut améliorer l'accès à l'information sur la réglementation des affaires. «Des institutions plus solides et un meilleur accès à l'information peuvent encourager les initiatives des entrepreneurs de la région» selon Dahlia Khalifa, Conseillère au sein du département sur les indicateurs et analyses de la Banque mondiale, Global Indicators and Analysis. «Dans plus de la moitié des économies de la région, obtenir le barème officiel des prix ou les documents nécessaires pour des procédures administratives requiert qu'un entrepreneur rencontre en personne un fonctionnaire de l'administration. Les initiatives de E-gouvernement, une tendance mondiale, peuvent aider à alléger le fardeau administratif pour les entrepreneurs en offrant plus de transparence et des solutions durables.» Au cours des six dernières années, 17 économies du Moyen Orient et d'Afrique du Nord ont rendu l'environnement réglementaire plus favorable aux entreprises. «Rendre la réglementation des affaires plus efficace et plus accessible, multiplie les opportunités de croissance économique » indique Augusto Lopez-Claros, Directeur du département sur les indicateurs et analyses de la Banque mondiale, Global Indicators and Analysis. « En facilitant la création d'entreprise, les économies du Moyen Orient et d'Afrique du Nord, offrent de l'espoir aux entrepreneurs, qui sont les moteurs de la création d'emplois.» Economiser du temps et de l'argent Des données supplémentaires montrent que l'accès à l'information sur les réglementations des affaires peut aider les entrepreneurs. L'accès aux barèmes officiels des prix ou aux documents nécessaires aux démarches est plus facile dans les économies de l'OCDE et plus difficile en Afrique subsaharienne ou dans la région Moyen Orient et Afrique du nord. «Plus de 100 économies utilisent des systèmes électroniques pour des services comme l'enregistrement des entreprises, les dédouanements et la soumission de documents juridiques», confirme Sylvia Solf, auteur principal du rapport. «Cela permet aux entreprises et aux gouvernements d'économiser du temps et de l'argent. Ce sont aussi de nouvelles opportunités d'améliorer la transparence».