Israël a frappé le bureau du premier ministre palestinien du Hamas Ismaïl Haniyeh à Gaza. L'Etat hébreu marque ainsi une nouvelle escalade dans son offensive pour libérer un soldat enlevé une semaine plus tôt. Selon des témoins et une source de sécurité, un appareil israélien a tiré au moins un missile contre le bureau d'Ismaïl Haniyeh, qui n'était pas présent. Un incendie s'est déclaré mais a été rapidement circonscrit. Arrivé peu après sur les lieux, Ismaïl Haniyeh a qualifié le raid d'"atteinte contre un symbole palestinien". "Nous demandons à la communauté internationale et à la Ligue arabe de prendre leurs responsabilités envers notre peuple et d'intervenir pour stopper cette agression", a-t-il dit, qualifiant l'offensive israélienne de "politique insensée". Une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé le raid. "Il y a eu une attaque aérienne sur le bureau d'Ismaïl Haniyeh (...) l'armée israélienne tient l'Autorité palestinienne et le Hamas responsables pour (...) (l'enlèvement) du soldat et pour son sort", a-t-elle déclaré. Dans un deuxième raid aérien, sur le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza, un militant de la branche armée du Hamas a été tué et un autre blessé, selon une source médicale. Ce raid visait un bâtiment abritant une force spéciale du gouvernement récemment créée, ainsi que le bureau d'un député du Hamas. La porte-parole de l'armée a fait état de deux raids sur Jabaliya, disant que se trouvaient dans le camp, au moment de l'attaque, des "terroristes (...) planifiant des attaques (...) contre Israël". Une source de sécurité palestinienne a fait par ailleurs état d'un raid contre une école du Hamas dans le nord de Gaza, information démentie par l'armée israélienne. Israël avait menacé à plusieurs reprises ces derniers jours de s'en prendre à des responsables du Hamas, et notamment à M. Haniyeh, tenus responsables dans l'enlèvement du caporal israélien Gilad Shalit le 25 juin par des activistes palestiniens. L'armée israélienne avait mené un raid dans la nuit de jeudi à vendredi contre le ministère de l'Intérieur palestinien à Gaza, sans faire de victimes mais causant d'importants dommages. Un haut responsable à la présidence palestinienne avait déclaré samedi que la "vie" de Ismaïl Haniyeh était "en danger" si le soldat israélien n'était pas libéré.