Le Maroc ne peut aller au-delà de ce que propose son initiative pour une autonomie dans la région du Sahara. C'est la position que renouvelle le Royaume à deux semaines de Manhasset II. Le Maroc ne peut aller au-delà des propositions contenues dans son initiative pour une autonomie au Sahara et c'est sur cette base qu'il ira à la deuxième phase des négociations directes de Manhasset prévue le 10 août prochain. C'est la position qu'a renouvelée Taïb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération lors d'une récente rencontre avec la presse. «Le Maroc rejette catégoriquement l'option de l'indépendance et même toute allusion à cette issue», explique le ministre et membre de l'équipe des négociateurs marocains qui ajoute que le Maroc reviendra à Manhasset «la main tendue» et armé d'une «stratégie claire». Pour M. Fassi Fihri, la balle se trouve dans le camp des autres parties et toute "pression" doit d'abord être exercée sur elles. «Nous sommes fiers de l'élan de sympathie suscité par l'initiative du Maroc et nous sommes dans une situation nettement plus confortable», précise le ministre délégué aux Affaires étrangères qui a tenu à faire un bref historique de l'évolution récente de tout le dossier. Pour lui, le Maroc a fourni de «gigantesques efforts pour répondre aux divers appels de l'ONU depuis octobre 2005 qui a fini, dans la résolution 1754, par enterrer le plan Baker, mais surtout mettre en exergue la "crédibilité" des efforts du Maroc. L'ONU n'a jamais organisé un référendum ouvert sur plusieurs options», martèle Taïb Fassi Fihri qui rappelle que les personnes habilitées à voter, par exemple, au Timor-Est ont été recensées en 40 jours. Pour de nouveau rappeler qu'un tel scénario était impossible pour le Sahara avec une présence des tribus sahraouies au Sahara, au nord du pays, en Espagne et en Mauritanie. C'est pour ces raisons réunies que le Maroc a pris les devants en élaborant, avec le processus de concertation connu et salué par tout le monde, une initiative d'autonomie conforme aux standards et normes internationaux en la matière. Cette initiative a été combattue par l'Algérie qui a engagé, a indiqué le ministre délégué aux Affaires étrangères, une campagne internationale dès avril dernier. Le Polisario et l'Algérie ont campé sur les mêmes "traditionnelles positions" lors du premier round des négociations, mais «le Maroc maintiendra sa position». Interrogé sur le devenir de tout le dossier au cas où Manhasset II ne déboucherait sur aucun résultat, Taïb Fassi Fihri a répondu que «le Sahara est au Maroc et (que) le Maroc est dans son Sahara». «Le peuple n'acceptera pas une autre solution. Il n'admettra jamais un autre cadre politique et institutionnel», explique le ministre délégué aux Affaires étrangères. «Nous avons fait notre devoir et nous ne pourrons pas aller au-delà de ce gigantesque et sérieux effort», conclut-il après avoir rappelé que, pour la première fois, le Corcas était partie prenante dans les négociations pour exprimer le point de vue des Sahraouis. «C'en est fini avec les prétentions du Polisario quant à une présumée représentation exclusive des Sahraouis», renchérit, à son tour, Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur et chef de la délégation des négociateurs marocains. Outre le ministre de l'Intérieur et le ministre délégué aux Affaires étrangères, Fouad Ali El Himma et Nabil Benabdellah, ministre délégué à l'Intérieur et ministre de la Communication, étaient présents à cette rencontre dédiée au Sahara, aux élections législatives et au dossier du terrorisme.