Le leader, les internautes et le Sahara La démarche est inédite car elle fait le pari de la proximité par le web. Dans la communauté des internautes, les commentaires vont bon train. De mémoire de connecté, on n'avait jamais vu cela. Un leader, Mohamed Elyazghi, premier secrétaire de l'USFP en l'occurrence, chatter et répondre aux questions d'internautes connectés au Forum du site de l'Union socialiste des forces populaires. L'événement n'est pas loin Oracle Content & Collaboration Invité de la semaine, du vendredi 8 au jeudi 15 février, M. Elyazghi s'est prêté volontiers à l'exercice entièrement consacré à l'évolution du dossier du Sahara et la proposition marocaine d'autonomie des provinces du Sud. Tout au long de la semaine, le Premier des Ittihadi a répondu aux interrogations de citoyens du web, des questions qui témoignent de l'intérêt du sujet -le Sahara et la stabilité dans la région semblent interpeller le plus grand nombre- et souvent posées d'ailleurs, du Canada à la France en passant par l'Italie. Mais pas seulement, les internautes du terroir ont bel et bien participé au Forum animé cette semaine par Mohamed Elyazghi. Exemple, une jeune étudiante de Midelt qui en appelle à une action de mobilisation à l'endroit des partis algériens amis. Des compagnons de route, des militants partis vivre sous d'autres cieux mais dont le coeur bat toujours à gauche, des sympathisants et plus généralement des internautes accros des forums et du chat. Le Sahara tenait donc l'affiche et il y avait foule sur le web pour débattre de ce dossier. A une jeune de 19 ans, en classe préparatoire à Rabat qui s'interrogeait sur l'impact de l'autonomie sur la démocratie au Maroc et les relations entre les pays du Maghreb, le Premier secrétaire de l'USFP aura cette réponse significative : «Votre enthousiasme est un signal profond de l'adhésion de la jeunesse marocaine au combat pour défendre l'intégrité territoriale». Qui a parlé de désaffection des jeunes de dossiers qui concernent l'avenir d'un pays et d'un peuple ? Au fil des questions, l'invité du Forum a apporté éclairages et éclaircissements, levé des malentendus, expliqué une démarche et une volonté politiques pour démontrer que la solution politique au Sahara est la seule possible. La proposition du Maroc, dira-t-il en substance, est l'occasion de la dernière chance d'arriver à une solution politique définitive mutuellement acceptable comme le réclame le Conseil de sécurité. «L'USFP a adhéré au projet d'autonomie interne du Sahara précisément parce qu'il implique l'ouverture du chemin à une solution politique entre les mains du Conseil de sécurité et la réforme profonde de l'Etat. La vaste organisation régionale dans laquelle s'engage le Maroc permet d'enraciner définitivement la démocratie dans notre pays comme elle permet l'épanouissement des potentialités régionales, l'aménagement de l'espace et l'efficacité économique, la solidarité inter-régionale et la protection de l'environnement».Les explications investissent le web. Elyazghi revient sur tout : le mémorandum de la Koutla livrant sa vision de l'autonomie -l'essentiel des recommandations ont été reprises par l'actuel projet-, l'engagement du Maroc vers une régionalisation audacieuse, l'organisation d'un référendum relatif aux modalités de l'autonomie. Dans la foulée, des inquiétudes ont été dissipées. Non, l'autonomie au Sahara ne va pas réveiller de vieux démons ailleurs à travers le territoire. Non, le Maroc, pays faiseur de paix, n'aura jamais recours à la violence et aux conflits armés. Haro sur les bruits de bottes et le militarisme ostentatoire. «Le Maroc procède actuellement à une large consultation des Etats membres du Conseil de sécurité afin qu'ils prennent leur responsabilité pour donner sa chance à cette dernière solution politique. Une solution militaire ne peut constituer une alternative pour les Marocains. Et si les séparatistes y recourent ce sera un suicide».