Le 3ème congrès mondial contre peine de mort s'est fixé entre autres objectifs de soutenir les abolitionnistes au Maghreb et au Moyen-Orient. Les enjeux de cette rencontre mondiale seront expliqués au cours de deux conférences de presse à Paris et Rabat. Oracle Content & Collaboration Cette année, ils porteront une attention toute particulière aux perspectives d'abolition de la peine de mort tant en Afrique du Nord qu'au Moyen-Orient. Ce sont les participants au troisième congrès mondial contre la peine de mort qui se tiendra à Paris, du 1er au 3 février prochain. Une attention particulière parce qu'aucun des 22 pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient n'a encore aboli ce châtiment suprême. Pire encore, le nombre d'exécutions a fortement augmenté dans ces pays. Pourtant des progrès sont constatés dans la région. « Il faut signaler que les pays du Maghreb n'ont pas appliqué la peine de mort -même si elle est prononcée- depuis 10 ans. Des responsables gouvernementaux se prononcent clairement en faveur de l'abolition. Cela s'est passé notamment au Liban et au Maroc mais aussi en Mauritanie alors qu'en Jordanie des projets de réformes pénales doivent restreindre le champ d'application de la peine de mort », explique un activiste Face à cette évolution qui se fait doucement mais sûrement, le 3ème congrès mondial contre la peine de mort s'est fixé un objectif, celui de renforcer le mouvement abolitionniste inter-arabe. « Le congrès souhaite soutenir ces progrès en donnant une tribune internationale aux abolitionnistes de plus en plus nombreux mais isolés d'Afrique du Nord et du Moyen Orient. Les efforts porteront notamment sur la préparation d'un coalition inter-arabe contre la peine d mort », peut-on lire dans l'un des documents préparatoires du 3ème congrès mondial contre la peine de mort qui tiendra ses assises à la Cité internationale universitaire de Paris. Deux conférences de presse se tiendront à Rabat et à Paris pour annoncer la tenue du Congrès mondial. Les enjeux d'une telle rencontre résident aussi en terre marocaine. Et le mardi 23 janvier, à Rabat, « Ensemble contre la peine de mort » et l'Observatoire marocain des prisons présenteront les enjeux de cette rencontre mondiale des abolitionnistes et plus particulièrement les perspectives de l'abolition de la peine de mort dans les pays du Maghreb. Au Maroc, « Ensemble contre la peine de mort » et l'OMP se sont inscrits dans la perspective des législatives de 2007 en appelant les partis politiques à inscrire l'abolition dans leur programme électoral. L'objectif est clairement affiché : que le prochain parlement vote l'abolition de la peine de mort. En attendant, le chemin vers la suppression de laa peine de mort est encore long. En 2005, au moins 2148 personnes ont été exécutées dans 22 pays, 5186 personnes ont été condamnées à mort dans 53 pays et 20 000 hommes et femmes sont dans les couloirs de la mort, dans l'attente de leur exécution. Trois jours durant, les congressistes abolitionnistes débattront de stratégies diplomatiques, de la prise en compte de l'abolition dans les réformes pénales, de la création de coalitions régionales dans les grandes zones où se concentrent les exécutions. Ateliers, focus groupes, grands débats ou encore séances de questions-réponses avec le public, les participants aux travaux de ce congrès mondial dont les précédentes éditions se sont tenues à Strasbourg et à Montréal ont du pain sur la planche, d'autant que cette année, le Grand débat sera consacré à un sujet épineux : la Chine et la peine mort dans la perspective des Jeux Olympiques.