"Le débat sur la peine de mort au Maroc est l'un des plus avancés dans la région Maghreb-Moyen Orient et dépasse la sphère restreinte des associations des droits de l'Homme", écrit la revue éditée par la Coalition Mondiale contre la peine de mort, dans son dernier numéro (février 2010). La publication, distribuée aux participants au 4ème congrès mondial contre la peine de mort qui s'est achevé vendredi à Genève, signale que la dernière exécution au Maroc remonte à 1993. Depuis son accession au Trône en juillet 1999, SM le Roi Mohammed VI "n'a signé aucun décret d'exécution", relève la revue paraissant en Français et en Anglais. La publication rappelle également que "dès 2004, le ministre de la Justice en place s'était prononcé en faveur d'une abolition, mais par étapes", et qu'"en 2008, deux faits objectifs ont confirmé cette volonté : un projet de nouveau code pénal qui tend vers la réduction à onze cas des crimes passibles de la peine de mort, et d'autre part, la signature d'accords bilatéraux d'extradition qui remplacent la peine de mort par la peine la plus lourde qui serait prononcée par les juridictions de l'Etat auquel l'extradition est demandée". "De façon générale, note encore la revue, les magistrats font preuve de retenue et appliquent l'article 146 du code pénal qui leur accorde le pouvoir d'alléger la peine s'ils la considèrent trop dure". La publication, réalisée avec l'aide financière de l'Union Européenne (UE), signale qu'au niveau de la société civile marocaine, le mouvement abolitionniste est surtout porté par des ONG, qui "font preuve d'une grande vitalité et multiplient les activités en faveur de l'abolition, largement relayées, de façon générale, par les médias qui s'investissent également sur la question". Rappelons que des représentants du Conseil Consultatif des droits de l'homme (CCDH), du ministère de la Justice, de l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH), de l'Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) et de l'Observatoire marocain des prisons ont pris part à ce congrès, qui a réuni, du 24 au 26 février, près d'un millier d'abolitionnistes.