Le Rwanda a rompu les relations diplomatiques avec la France vendredi, à la suite de l'émission par un juge parisien de mandats d'arrêts contre neuf proches du président rwandais Paul Kagamé dans le cadre l'enquête sur l'attentat considéré comme le déclencheur du génocide de 1994, a-t-on appris de sources diplomatiques. Kigali a donné 24 heures à l'ambassadeur de France Dominique Decherf pour quitter le pays, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères, précisant que la rupture des relations prendrait effet lundi. "Nous regrettons cette decision. Nous prenons toutes les dispositions necessaires", a ajouté le Quai d'Orsay dans un communiqué. Le chef de la sécurité à l'ambassade de France à Kigali, Serge Kulmicht, a déclaré à l'agence Associated Press par téléphone que l'ambassadeur partirait "samedi soir" et que le reste du personnel, soit 29 personnes selon cet homme qui a requis l'anonymat, suivraient "lundi avant 19h" par des vols commerciaux. Le Rwanda, dont le président Paul Kagamé a qualifié le juge Bruguière d"'imposteur" et de "politicien" dans un entretien accordé mercredi à la radio France Culture, a en outre rappelé son ambassadeur en France pour consultation. L'ambassadeur rwandais Emmanuel Ndagijimana a quitté Paris jeudi soir, selon le diplomate Parfait Gahamanyi. Interrogé vendredi matin sur les rapports entre Paris et Kigali après le rappel de l'ambassadeur rwandais, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, avait répondu que la France n'avait "pas le sentiment qu'il y ait une menace sur les relations proprement dites". "Nous maintenons notre ambassadeur là-bas et nous estimons qu'il est tout à fait utile de préserver toutes les voies de dialogue avec les autorités rwandaises", avait-il ajouté.