L'année 2024 a été marquée par des événements majeurs en Afrique, chacun porteur de conséquences politiques, sociales et économiques. De l'Afrique centrale à l'Afrique de l'Ouest, les enjeux étaient nombreux, témoignant de la dynamique complexe et en évolution rapide du continent. Voici un survol des dix actualités africaines qui ont le plus marqué l'année. Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, la carte surprise En politique, l'élection de Bassirou Diomaye Faye au Sénégal, le 24 mars 2024, a fait l'objet de vives discussions, notamment à cause de la tension politique qui secouait le pays avant le scrutin. En remportant l'élection avec 54,28% des voix, Bassirou Diomaye Faye est devenu le plus jeune président de la République du Sénégal, après une campagne marquée par des manifestations violentes et des tensions avec le régime sortant. Ce jeune leader a promis une gouvernance fondée sur la justice sociale et l'intégrité, appuyé par son mentor, Ousmane Sonko, devenu Premier ministre. Réélection de Félix Tshisekedi à la présidence de la RDC Dès le début de l'année, le continent a été témoin de l'important événement politique de la réélection de Félix Tshisekedi à la présidence de la République Démocratique du Congo (RDC). Le 20 janvier 2024, après avoir remporté 73,41% des suffrages, Félix Tshisekedi a prêté serment pour un nouveau mandat de cinq ans. La confirmation de sa victoire par la Cour constitutionnelle, le 9 janvier, en a fait un symbole de stabilité dans un pays souvent secoué par des tensions politiques. Sa réélection a, de plus, attiré de nombreux chefs d'Etat en signe de soutien, consolidant son pouvoir au moment où la RDC cherche à se renforcer sur la scène internationale. 570 000 morts dans des inondations L'Afrique centrale a aussi été secouée par des catastrophes naturelles. En 2024, des inondations ont frappé plusieurs pays, dont le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria. Ces inondations, principalement concentrées dans la région du Sahel, ont causé des centaines de morts et des destructions massives de maisons et de terres agricoles. En tout, près de 570 000 personnes ont été tuées et plus de 1,6 million déplacées. La réponse humanitaire a été colossale, mais les effets dévastateurs de ces catastrophes continuent de frapper les populations vulnérables. Lire aussi : Commission de l'Union africaine : un mandat sur la corde raide Idriss Deby Mahamat conserve le fauteuil En mai 2024, la scène politique tchadienne a également vu un tournant avec l'élection de Idriss Deby Mahamat. Vainqueur du scrutin présidentiel après avoir dirigé la transition pendant trois ans suite au décès de son père, Idriss Deby Mahamat a proclamé sa victoire avec 61,03% des voix. Cependant, cette élection a été marquée par des violences et des contestations. Malgré cela, le nouveau président a promis d'unir le pays dans une gouvernance apaisée, même si des violences post-électorales ont entaché la proclamation des résultats. Sahel, nouveau terrain géopolitique Le Sahel a été un autre théâtre de tensions politiques, où plusieurs pays ont réagi aux menaces sécuritaires par des alliances militaires. En mars 2024, les régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont formé une force commune, l'Alliance des Etats du Sahel, pour faire face aux menaces terroristes croissantes dans cette région. Cette collaboration s'inscrit dans un contexte de retrait des forces françaises, marquant un tournant stratégique pour ces pays qui se sont récemment rapprochés de la Russie. Encore l'immigration L'immigration clandestine, un autre fléau qui ne cesse de secouer l'Afrique, a continué de faire des ravages cette année. Plus de 60 000 migrants ont tenté de rejoindre les îles Canaries, avec des milliers de victimes en mer. Cette tragédie humaine a mis en lumière le désespoir croissant des jeunes africains, prêts à tout pour fuir la pauvreté et l'absence de perspectives d'avenir dans leur pays d'origine. Burkina Faso, un putch déjoué Au Burkina Faso, une tentative de coup d›Etat a secoué le pays. Selon les autorités, un complot, impliquant des personnalités civiles et militaires, avait pour but de déstabiliser le régime. Bien que la situation ait été maîtrisée, cet incident a révélé la fragilité de la transition politique et l'ampleur des tensions internes dans un pays déjà affaibli par des attaques djihadistes récurrentes. Changement de régime au Togo Le Togo, de son côté, a connu un changement constitutionnel majeur en mai 2024. Le régime semi-présidentiel a été remplacé par un régime parlementaire, consolidant ainsi le pouvoir de Faure Gnassingbé. Ce changement, effectué sans consultation populaire, a suscité des protestations de l'opposition, qui y voit une manœuvre pour maintenir le pouvoir familial en place. Le pays se dirige donc vers de nouvelles élections sénatoriales prévues pour février 2025, avec un climat politique toujours tendu. Coupe d'Afrique des Nations : le sacre de la Côte d'Ivoire Sur un plan sportif, la 34e édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2023, disputée en Côte d'Ivoire, a captivé les passionnés de football. L'événement, qui devait initialement se tenir en 2023, a été reporté à 2024 à cause des intempéries. C'est finalement la Côte d'Ivoire qui a triomphé, en dépit de sa phase de poules tumultueuse, où elle semblait éliminée après une lourde défaite contre la Guinée Equatoriale. Sous la direction d'Emerse Fae, l'équipe ivoirienne a surmonté ses déboires et est devenue championne d'Afrique, en battant le Nigeria lors d'une finale haletante. Ce triomphe, symbolisant la résilience, a fait de la Côte d'Ivoire un fier hôte de la compétition. Mpox : l'Afrique retient son souffle La lutte contre l'épidémie de Mpox, une souche de variole du singe, a été un autre défi sanitaire majeur pour l'Afrique en 2024. Des milliers de cas ont été signalés, principalement en Afrique centrale, avec un total de 37 583 infections et 1 451 décès. Le continent a intensifié ses efforts de vaccination, alors que l'Organisation Mondiale de la Santé déclarait l'urgence sanitaire en août 2024. L›année 2024 a ainsi été marquée par un enchevêtrement d›espoirs, de révoltes et de résiliences, chaque nation cherchant à naviguer dans un océan tumultueux d'incertitudes et de transformations profondes.
