Le ministre espagnol des transports et de la mobilité durable, Óscar Puente, a précisé que le crédit de 750 millions d'euros accordé par l'Espagne au Maroc est directement lié à un appel d'offres lancé par Rabat pour fabriquer de nouveaux trains, un marché sur lequel concourt l'entreprise basque CAF. S'exprimant devant la commission des transports du Congrès des députés, M. Puente a défendu le bien-fondé des fonds alloués face aux critiques formulées par le Parti populaire (PP). Le ministre a souligné que ce crédit pourrait générer d'importants revenus pour l'Espagne et contribuer à la préservation, voire à la création d'emplois industriels dans les usines nationales, si CAF parvient à remporter le contrat. Un soutien à la compétitivité industrielle «Je vais vous expliquer comment on se positionne sur les marchés internationaux lorsqu'il s'agit de vendre des trains, en particulier dans des pays en développement confrontés à des difficultés de financement, mais engagés dans des plans ambitieux de modernisation de leurs infrastructures», a déclaré M. Puente. Il a ajouté que l'Espagne se mesure à des puissances industrielles telles que la Chine, la Corée du Sud, la France et l'Allemagne, qui associent leurs offres commerciales à des dispositifs de financement avantageux. Le crédit, selon le ministre, revient à «placer une partie de notre dette auprès d'un tiers et à faire en sorte que ce tiers nous achète du matériel ferroviaire», un mécanisme qui, selon lui, bénéficie tant à l'économie espagnole qu'à l'emploi dans les usines locales. CAF face à Hyundai pour un contrat stratégique L'appel d'offres marocain porte sur la fabrication de 150 trains régionaux et de banlieue. Seules deux entreprises restent en lice après la dernière phase de sélection : CAF et le constructeur sud-coréen Hyundai Rotem. Des concurrents de poids tels que Talgo, Alstom et le géant chinois CRRC ont été écartés du processus. Le contrat global, qui prévoit la fourniture de 168 unités au total, inclut plusieurs lots : trains interurbains, navettes rapides et trains régionaux de type RER. Un premier lot, comprenant 18 trains à grande vitesse, avait été attribué l'an dernier à la société française Alstom, mais l'Office national des chemins de fer (ONCF) a choisi de ne pas la retenir pour les étapes suivantes de l'appel d'offres.