Frustrée, l'Algérie a réagi sévèrement à la visite de la ministre française de la culture Rachida Dati au Sahara marocain. Dans un communiqué ressassant ses éléments de langage habituels, la diplomatie algérienne a condamné la visite de la ministre. Dans un acte qui prouve une nouvelle son implication directe dans la question du Sahara, l'Algérie par la voix du ministère algérien des Affaires étrangères a condamné la visite de la ministre française de la Culture, Rachida Dati, au Sahara. Le communiqué a fait état d'une visite "d'une gravité particulière et condamnable à plus d'un titre".
"La visite traduit un mépris insigne de la légalité internationale de la part d'un membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU, a indiqué la même source, ressassant ainsi la rhétorique habituelles de l'Algérie et ses réquisitoires contre la France depuis la reconnaissance de la marocanité du Sahara par le président Emmanuel Macron.
La diplomatie algérienne a accusé Paris de soutenir le fait accompli marocain au Sahara. "Ce faisant, le gouvernement français se disqualifie davantage et s'isole par rapport à l'action des Nations unies", lit-on sur le communiqué.
Lundi, Rachida Dati s'est rendue aux provinces du sud. C'est la première fois qu'un membre du gouvernement français se rend officiellement au Sahara. Mme Dati s'est félicitée d'une visite "historique" au cours de laquelle elle a annoncé à Laâyoune la création d'une Alliance française. "Nous souhaitons que cette Alliance devienne un centre ressource et un lieu phare de la coopération culturelle entre la France et le Maroc", a-t-elle déclaré à cette occasion. Elle a également inauguré, aux côtés de son homologue marocain, Mehdi Bensaïd, une annexe régionale de l'Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel et du cinéma (ISMAC) à Dakhla.
Cette visite est prolifique. Plusieurs accords de coopération ont été signés notamment en matière d'archives audiovisuelles et cinématographiques.
Rappelons que la visite de Rachida Dati fait suit à une série de déplacements effectués par des hauts responsables français, dont une délégation de sénateurs qui s'est rendue, le 9 janvier, à Dakhla. Le bal des visites a été inauguré par l'ambassadeur français, Christophe Lecourtier, qui s'est rendu, le 13 novembre, à Laâyoune, au lendemain de la visite d'Emmanuel Macron à Rabat. Un geste symbolique pour marquer la présence française au Sahara marocain.