L'ensemble des usagers de la route n'a qu'à bien se tenir. Le Comité Interministériel de Sécurité Routière vient de réagir à la folie meurtrière que connaissent les routes marocaines. Il était temps ! LE Comité Interministériel de Sécurité Routière (CISR) a décrété depuis le 18 octobre un semblant d'État d'urgence sur les routes marocaines. Présidé par le Premier ministre, le Comité a décidé de faire renforcer dans l'immédiat le contrôle, de le rendre systématique et de barrer la route aux assassins de la route. Dans la pratique, les mesures ordonnent notamment la rétention du permis de conduire en cas d'infraction jusqu'au paiement de l'amende forfaitaire. Elles vont encore plus loin : tout autocar surchargé ou conduit par un chauffeur non déclaré sur la carte d'autorisation du véhicule comme conducteur permanent doit être immobilisé. Le véhicule concerné ne pourra redémarrer qu'une fois sa situation régularisée. Il en sera de même pour tout autocar faisant un trajet de plus de 500 Km qui ne dispose pas de deux chauffeurs à bord. Pour sévir, des brigades mobiles seront redéployées là où la route tue et blesse le plus. Il est attendu que les contrôles concernent surtout les autocars. C'est compréhensible. Ce sont ces véhicules qui ont été à l'origine du plus grand nombre d'accidents mortels ces derniers temps. Ces faits le confirment. Le 22 septembre dernier, treize personnes ont péri dans un accident de la route survenu près de Tzinit. Une vingtaine d'autres a été blessée. Le mini autocar qui transportait tout ce monde s'est renversé dans un ravin. « Le système de freinage s'est bloqué », expliquait alors le chauffeur, le visage ensanglanté. A peine une semaine avant ce drame, dix personnes avaient péri et 30 autres avaient été blessées dans un accident d'autocar survenu, cette fois-ci, sur la route reliant les villes de Khouribga et Fqih Bensaleh. Là encore un autocar s'était renversé sur le bas côté. Plus dramatique encore, en août, vingt-neuf autres personnes avaient péri et 30 autres avaient été blessées dans une collision entre un autocar, un camion et un taxi. L'accident s'était produit sur une route reliant Marrakech à Agadir, lorsque l'autocar avait tenté de doubler un autre véhicule et percuté le camion, puis le taxi. Cette hécatombe doit être stoppée. Il y a urgence. C'est pour cela qu'au lendemain de la réunion du CISR, le Comité Permanent de Sécurité Routière s'est réuni pour passer à l'action. C'est la catastrophe ! Les statistiques provisoires pour les huit premiers mois de l'année en cours comparées à la même période 2005, établissent une augmentation de 3.06 % pour les accidents de la circulation routière, 1.67 % pour les tués (2 372) et 5.58% pour les blessés légers. Juillet et août étaient des plus sanglants : 11465 accidents corporels (+9,87% par rapport à 2005), 870 tués (+13,87%), 2832 blessés graves (+7,89%), 15289 blessés légers (+13,71%).