L'agence Reuters vient de révéler le rapport de 28 pages de Ban Ki-moon sur le Sahara. Le document est une série de critiques adressé au Maroc. Le secrétaire général de l'ONU suggère même que Rabat a espionné, au moins une fois, la Minurso. Est-ce le prélude du renforcement des prérogatives de la mission de l'ONU au Sahara ? A quelques jours de la réunion, du 17 avril, à huis-clos, sur le Sahara au conseil de sécurité, l'agence Reuters publie, ce mercredi, des pages jusque là confidentielles du rapport de Ban Ki-moon. Dans lequel, le secrétaire général des Nations Unies laisse entendre que le Maroc aurait espionné la Minurso. «Il y a des indicateurs remettant en cause, au moins une fois, la confidentialité des communications entre le quartier général de la MINURSO et New York», indique le document. Dans l'ensemble, le rapport n'est guère tendre avec Rabat. Le secrétaire général de l'ONU a, d'une certaine manière, remis les pendules à l'heure, rappelant au passage que la Minurso est «un instrument de stabilité dans le cas où l'impasse politique continue, un mécanisme de mise en œuvre d'un référendum d'autodétermination dans le cas où les pourparlers dirigés par mon Envoyé personnel sont couronnés de succès, et doit fournir au Secrétariat de l'ONU, au Conseil de sécurité et à la communauté internationale des informations indépendantes sur les conditions prévalant dans les territoires sahraouis». Des propos qui devraient contrarier les diplomates marocains. Et pour cause, le document réclame une «totale liberté de mouvement et de sensibilisation au Sahara occidental afin de pouvoir élaborer des rapports transparents sur les développements importants qui y prévalent, et ce, à l'instar des autres opérations de maintien de la paix à travers le monde». Et une ouverture du Sahara «à des visites plus fréquentes au Sahara occidental par des diplomates, des journalistes et autres». Vers un renforcement des prérogatives de la Minurso Selon l'agence Reuters, la version officielle du rapport de Ban Ki-moon est tout critique vis-à-vis du royaume, il a fallu une intervention de la délégation marocaine pour introduire des amendements afin d'atténuer sa teneur. A titre d'exemple : le passage dans lequel, le secrétaire général souligne que les mouvements du personnel de la Minurso sont « surveillés de près» a été effacé dans la seconde version. Dans son rapport, Ban Ki-moon a demandé la prorogation du mandat de la Minurso pour une année supplémentaire et le renforcement de son effectif par 203 recrues et 15 observateurs militaires. Des mesures en vue de «rétablir la pleine autorité» de la mission de l'ONU au Sahara, puisqu'actuellement, selon le secrétaire général, «la Minurso n'est ni dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation ni ne dispose de toute l'autorité pour contrecarrer l'effritement».