La promotion par le PJD de sa nouvelle image d'un parti ouvert atteint ses limites. Après les déclarations de Mme Hakkaoui et M. Ramid sur l'affaire Amina Hilali, voilà que la participation d'un diplomate israélien à une réunion à Rabat a amener les députés de la Lampe à la boycotter. Dimanche, Rabat a abrité la 8ème Assemblée parlementaire de l'UPM (Union pour la Méditerranée). Une réunion boycottée par les députés et les ministres PJDistes. La cause : la participation d'un diplomate israélien David Saranga. L'homme est chef de liaison entre le Parlement Européen et la Mission Israélienne auprès de l'UE. Le gouvernement Benkirane y était représenté par Youssef Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères. Cette réunion a coïncidé avec l'organisation de l'association Al Adl wal Ihssane d'une marche, dans la capitale, en signe de solidarité avec Al Qods. Sous couvert d'anonymat, un député du PJD, dans des déclarations à Yabiladi.com, a nettement minimisé la présence de David Saranga à la 8ème Assemblée parlementaire de l'UPM, estimant que c'est un «non-événement». Et de soutenir que «le département de Saâdeddine El Otmani n'a pas délivré de visa» au diplomate israélien. Comment a-t-il pu entrer au Maroc ? Le parlementaire du PJD avance que Saranga «a une autre nationalité européenne.» Silence de Benkirane En dépit de ces propos rassurants, du côté des «frères» de Benkirane l'heure est à l'embarras. La direction du parti mais également sa matrice le MUR, Mouvement unité et réformes, sont murés dans un silence qui en dit long sur la sensibilité de cette question. Une position qui tranche complètement avec celle adoptée par les islamistes, du temps de l'opposition, où ils manifestaient, juin 2002, devant un palace à Casablanca à l'occasion de la tenue d'un conseil de l'Internationale socialiste, laquelle avait connu la participation de députés israéliens du parti travailliste ou encore en novembre 2009 à Marrakech lors de la réunion des ministres de la solidarité et de la famille de l'UPM. A la 8ème Assemblée parlementaire de l'UPM, le PJD ainsi que les associations panarabistes de soutien à la Palestine se sont tenus cois. Seuls l'Association Al Adl wal Ihassane et des membres du PSU (parti socialiste unifiée, opposition) ont ouvertement critiqué le silence du gouvernement Benkirane. A l'heure où les députés du PJD boycottaient cette réunion de l'Assemblée parlementaire de l'UPM, le chef de la diplomatie, Saâeddine El Otmani, s'envolait vers la Corée du sud pour assister au sommet consacré aux moyens de lutte contre le terrorisme nucléaire avec, bien entendu, la présence d'Israël. Et si demain, l'UPM tiendra un somment, que fera Benkirane, et tous ses relais conservateurs, s'il est dépêché par le roi pour le représenter à la réunion de ce groupement dont Israël est membre ?