Lundi, devant les élus de la nation, Nezha El Ouafi a annoncé que son département travaille sur le lancement de la plateforme «Maghribcom» destinée aux compétences MRE à l'étranger. Un projet qu'elle déterre, puisque lancé par Nouzha Chekrouni et relancé par Abdellatif Mâazouz. Le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE) travaille actuellement sur le lancement d'une nouvelle version de «Maghribcom». L'annonce a été faite lundi par Nezha El Ouafi, ministre déléguée chargée des Marocains du monde, lors de son passage à la Chambre des représentants. Elle a ainsi assuré que le portail sera un «mécanisme de communication, de coordination, d'interaction et d'identification du nombre croissant et qualitatif de compétences marocaines résidant à l'étranger dans chaque pays». La plateforme permettra aussi, selon elle, «la collecte de données relatives aux plans sectoriels au Maroc et l'affichage des opportunités d'emploi et des procédures liées aux opportunités d'affaires et d'investissement». Plus optimiste, Nezha El Ouafi a assuré que ce portail «sera un mécanisme de mise à disposition de la forte volonté croissante des élites et des compétences pour contribuer aux chantiers de développement, économiques et sociaux au Maroc». Et d'expliquer son ambition de voir «Maghribcom» devenir «un lien entre les acteurs institutionnels économiques et sociaux au Maroc d'un côté, et les compétences marocaines résidant à l'étranger d'un autre». «Dans le même but, et pour améliorer la communication avec les Marocains du monde, le portail électronique sera mis à jour et disponible en arabe, français et anglais», conclut-elle. Un projet lancé par Chekrouni et relancé par Mâazouz, sans succès Loin de mettre en doute les intentions de la ministre, le portail annoncé par Nezha El Ouafi est loin d'être un projet nouveau. La version initiale date même de l'époque d'une autre Nouzha. En 2006, alors ministre chargée des MRE, Nouzha Chekrouni avait lancé le Forum international des compétences marocaines à l'étranger, baptisé «Fincom». Il devait ainsi «jouer le rôle d'intermédiaire entre les cadres MRE et les institutions au Maroc en matière d'offre et de demande de compétences», le tout à distance. Un projet qui a failli à ses objectifs, car en 2013, Abdellatif Mâazouz, alors ministre chargé des MRE, tentera de réanimer «Fincom». «Malheureusement, Fincom n'a pas été suivi avec toute la rigueur qu'il fallait. Il n'a pas été bien vulgarisé. Le public avait cru que le site était destiné seulement aux salariés expatriés à l'étranger», avait alors expliqué le nouveau ministre des MRE. Baptisé «Maghribcom», le portail devait, lui, «faciliter l'implication des compétences des MRE pour contribuer au développement du Maroc». En proposant un relifting de ce portail, la stratégie prônée par Nezha El Ouafi ne semble pas différer de celle mises en place par ses prédécesseurs. Plusieurs n'ont fait qu'essayer de vieilles recettes. Pour un projet lancé et relancé sans réel succès, cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?