Selon le ministre délégué en charge des MRE, 17% des Marocains du monde appartiennent à l'élite dans leur pays de résidence. Leur haut niveau de qualification attise l'intérêt du Maroc depuis longtemps. Chaque nouveau ministre des MRE cherche invariablement à les attirer, mais sans grand succès. 17 % des MRE actifs exercent dans des professions scientifiques, intellectuelles et managériales très qualifiées, a annoncé vendredi 10 mai, à Casablanca, le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des MRE, Abdellatif Maâzouz. Un chiffre laché en ouverture du séminaire «la recherche et l'innovation au service du développement industriel au Maroc : quel rôle pour les compétences marocaines à l'étranger ?», selon la MAP. Cette élite est devenue une véritable marotte pour tous les ministres en charge de la diaspora marocaine. Comme les investissements, il s'agit d'attirer les compétences des Marocains du monde. «Notre objectif est de renforcer le rattachement des expatriés marocains à leur mère patrie et l'optimisation de leur rôle dans la dynamique de son développement, en établissant des partenariats favorisant l'émergence d'une nouvelle génération de porteurs de savoir faire, d'expertise et de projets d'investissements et de développement durable», a expliqué Abdellatif Maâzouz. Magribcom après Fincome Pour y parvenir, l'actuel ministère a lancé, le 31 janvier, Maghribcom, un site web destiné à mettre en réseau ces porteurs de compétences et à leur proposer des offres d'emplois au Maroc. En 3 mois et demi d'existence, le site a proposé 34 emplois et appels à projets destinés aux MRE. Il a aussi tenté de matérialiser les réseaux de compétences marocaines à l'étranger sous la forme d'un réseau social interne. Aujourd'hui, seul 4 réseaux enregistrés comptent plus de 10 membres. Ce système n'est pas nouveau. «L'actuel ministère a mis fin à Fincome, mis en place par Nouzha Chekrouni [ancienne ministre délégué en charge des MRE, ndlr], en 2007, sans faire aucune consultation auprès des associations de Marocains du monde, puis il a créé Magribcom. Maghribcom et Fincome c'est exactement la même chose ! On a vu ce que Fincome a donné ! Les MRE veulent faire quelque chose pour le Maroc, mais il n'y a toujours pas de guichet unique, les conditions ne sont pas réunies …», estime Jamal Eddine Ryane, président de l'Observatoire communication et migration. Centralisation impossible ? En 2010, le précédent ministre délégué aux MRE, avait également lancé un processus d'élaboration de réseaux par pays et par spécialité de Marocains très diplômés qui a malheureusement tourné court. En Belgique, en décembre 2010 et septembre 2011 ont eu lieu deux rencontres du forum des compétences belgo-marocaines. En septembre 2011, la rencontre réunissait 170 personnes, mais il n'y a eu aucune suite. Suite à des conflits au sein du forum, «chaque commission a évolué de son côté. Au sein de la commission scientifique nous étions 8 à très bien nous entendre et à être motivés pour continuer. Nous avons créé le groupe des Compétences médicales des Marocains du monde (C3M)», explique Touria Lamkami, membre fondatrice de C3M et ancienne modératrice de la commission scientifique du forum des compétences belgo-marocaines. C'est donc de façon moins centralisée que les liens se sont tissés et que de nombreux adhérents français, belges et allemands sont venus rejoindre leur groupe. Ensemble, ils organisent des forums, des stages d'expertises, des congrès, des stages d'étudiants. Surtout, depuis février 2012, ils ont organisé 4 transferts de compétences à l'hôpital Cheikh Zaïd, de Rabat. Le directeur de l'hôpital r'bati s'est même déplacé à Bruxelles dans la perspectives de convaincre certains médecins MRE de s'installer au Maroc.