Le 23 septembre dernier, le gouvernement espagnol décorait Abdellatif Hammouchi et le général corps d'armée et commandant en chef de la gendarmerie royale Mohammed Haramou. Tout deux avaient reçu la Grand-Croix de l'Ordre du mérite de la Guardia Civil. Aussitôt un eurodéputé de la formation basque Bildu, prônant l'indépendance du Pays-basque, a adressé une question écrite à la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. Il estimait que le chef de la DGSN et la DGST aurait ordonné entre 2010 et 2014 «173 cas de torture et d'assassinats et autres violations des droits de l'Homme, particulièrement au Sahara occidental et au Rif». Le fait d'inclure le Rif est cependant anachronique alors que la région n'a connu des protestations avec son corollaire d'interventions policières qu'après le décès de Mohcine Fikri le 29 octobre 2016. L'eurodéputé Pernando Barrena considère que la distinction accordée par l'Etat espagnol à Abdellatif Hammouchi doit interpeller la Commission européenne. Mme Mogherini a finalement fait parvenir sa réponse à la question écrite, le 29 novembre dernier, soit seulement deux jours avant de céder officiellement son poste à l'Espagnol Josep Borrell. L'Italienne y affirme brièvement que la Commission n'interfère pas dans les décisions souveraines des Etats, tells les décorations décidées dans le cadre de coopération que pourrait avoir l'Espagne avec le Maroc.