Pedro Sanchez ne souhaite pas de tensions avec le Maroc. Après les visites de Borell et de Marlaska à Rabat, El Pais est venu en renfort pour encenser Abdellatif Hammouchi au point de lui décerner le titre de «n°2 au Maroc». Abdellatif Hammouchi, patron de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), est désormais un habitué des articles élogieux dans la presse ibérique. En octobre 2014, alors qu'il était dans le viseur de la justice française, le gouvernement Rajoy lui accordait une de ses plus hautes distinctions, la «Croix honorifique de mérite policier avec distinction rouge». Néanmoins, lorsqu'El Pais, présenté comme proche du PSOE de Pedro Sanchez, réserve un article couvrant Hammouchi d'éloges, cela ne passe pas inaperçu, même au moment où les relations entre Rabat et Madrid semblent se rafraîchir. La multiplication des appels du pied du nouveau locataire de la Moncloa viserait à rassurer les officiels marocains. Alors que Pédro Sanchez souhaitait visiter le Maroc dans son premier voyage à l'étranger, comme le veut la tradition, les autorités marocaines ont poliment fait savoir à l'exécutif espagnol et à ses médiateurs (marocains et espagnols) que le moment n'était pas propice. Sanchez multiplie les gestes en direction du Maroc Au mini-sommet de Bruxelles du 24 juin dernier portant sur la migration, Sanchez aurait loué la coopération marocaine sur ce dossier. Quelques jours plus tard,et en marge du sommet de Luxembourg sur la migration, les 28 et 29 juin, il annonçait que les Vingt-huit s'étaient engagés à accorder plus d'aides à l'Espagne et au Maroc pour gérer cette question. A la veille de son départ à la rencontre de ses homologues européens, Pedro Sanchez décide d'envoyer, le même jour (le 27 juin), ses ministres des Affaires étrangères, Josep Borell et Fernando Grande-Marlaska pour des réunions respectivement avec le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, ainsi que le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftite. Le nouveau chef du gouvernement sait parfaitement qu'il ne pourrait limiter les arrivées de migrants dans son pays sans la coopération avec le Maroc. En 2005, l'ancien chef du gouvernement ibérique, José Luis Rodriguez Zapatero, avait réussi à réduire le nombre des embarcations de fortune qui accostaient aux Îles Canaries grâce à l'engagement des autorités marocaines. Justement l'ancien chef du gouvernement fait parti du cercle rapproché de Pedro Sanchez. Son expérience pourrait lui servir à gagner la confiance des officiels marocains. Article modifié le 03/07/2018 à 15h43