Le Hirak prend une tournure aux conséquences inquiétantes pour l'image du royaume en Europe. Quatre jeunes migrants arrivés en Espagne à bord d'une embarcation de fortune ont demandé l'asile politique. Quatre jeunes originaires du Rif ont sollicité l'asile politique à l'Espagne. Ils se présentent en tant que manifestant du Hirak ayant fui Al Hoceima. Les requêtes ont été déposées au port de Motril (Grenade) quelques heures seulement après que des éléments de la Guardia Civil les aient sauvés de la noyade. L'embarcation de fortune qui les transportait était sur le point de couler dans les eaux de la Méditerranée, indique l'agence Europa Press qui cite des sources policières espagnoles. L'incident s'est produit jeudi 15 juin. Les migrants ont été placés, ensuite, sous la tutelle d'une antenne de l'organisation humanitaire la Croix rouge en attendant que les services du ministère espagnol de l'Intérieur concluent l'examen les quatre demandes. Peu de migrants sahraouis arrivés à bord de zodiacs ont réussi à arracher l'asile L'issue de la procédure ne devrait guère réjouir les requérants. Par le passé, les autorités espagnoles avaient rejeté des sollicitudes similaires émanant de migrants sahraouis. Madrid tient à ne pas s'attirer la colère de Rabat en accordant l'asile politique à des personnes qui prétendent être «victimes de la répression du Maroc» dans le conflit du Sahara occidental. Néanmoins, la démarche des quatre jeunes rifains bénéficiera à coup sûr de l'appui de forces politiques représentées au Parlement du pays ibérique et d'une partie de la société civile, notamment lors du recours à la justice. En effet, des tribunaux avaient cassé des décisions du ministère espagnol de l'Intérieur. En témoigne le cas du très médiatisé Hassana Aalia, demandé par la justice marocaine pour sa participation présumée dans les événements de Gdim Izik et qui vit actuellement au Pays Basque et celui d'un autre sahraoui, moins connu que le premier, arrivé clandestinement en 2009 aux Iles Canaries. Au début de ce mois, des partis espagnols avaient interpellé le numéro 2 de la diplomatie espagnole, Ildefonso Castro sur le Hirak du Rif. La semaine dernière, une eurodéputée espagnole d'Izquierda Unida (Gauche unifiée) a adressé une question écrite sur le même sujet à la Haute représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère et la politique de sécurité, Federica Mogherini.