Après Ali Benflis, c'est au tour du candidat présenté comme le grand favori aux élections présidentielles en Algérie, Abdelmajid Tebboune, d'aborder les relations avec le Maroc. L'éphémère Premier ministre de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika (seulement deux mois et 21 jours en 2017), a fermé la porte à toute réouverture des frontières avec le royaume en cas de victoire au scrutin du 12 décembre. «La question des frontières n'a aucun lien avec le Sahara occidental. Les frontières ont été fermées le jour où le peuple algérien a été humilié», a-t-il précisé dans une interview accordée le lundi 11 novembre à la chaîne El Bilad. Sur le différend du Sahara, Tebboune s'est montré très ferme. «C'est un dossier de décolonisation qui doit être réglé en accordant le droit à l'autodétermination» pour savoir si les sahraouis «veulent être des Marocains (…) ou libres», a estimé le candidat considéré comme proche de l'homme fort du pays, le général Gaïd Salah. Fidèle à la version défendue par le pouvoir algérien depuis plus de quatre décennies, Abdelmajid Tebboune a qualifié la présence du Maroc au Sahara d' «occupation», pointant indirectement les accords de Madrid de novembre 1975 sur le partage du territoire entre Rabat et Nouakchott. «On ne partage pas sa patrie mais le butin. Et après le retrait de la Mauritanie, le Maroc a récupéré ce qu'on lui avait donné», a expliqué le candidat. Une position qui devrait rassurer davantage la direction du Polisario ; Brahim Ghali et les siens suivent en effet avec un grand intérêt ces élections présidentielles en Algérie.