Les récentes déclarations de Salaheddine Mezouar sur le rôle de l'Algérie dans le conflit du Sahara occidental continue de susciter des réactions de la part des hommes proches de Bouteflika. Après la riposte, la semaine dernière, du porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, c'est à Abdelaziz Belkhadem, l'un des plus anciens politique en exercice dans ce pays, de prendre le relais. Abdelaziz Belkhadem vient mettre son grain de sel dans la polémique entre le Maroc et l'Algérie. Le ministre d'Etat et conseiller spécial du président Abdelaziz Bouteflika est revenu, dans un entretien accordé au très officiel quotidien El Bilad, sur les récents propos de Mezouar, estimant qu'ils sont «sans crédibilité» et ne sont que l'exemple attestant de la fragilité des arguments présentés par Rabat. L'ancien secrétaire général du FLN a, bien entendu, défendu la position de son régime sur le dossier du Sahara occidental, soulignant qu'elle découle de son engagement en faveur de l'autodétermination des peuples. Belkhadem a répété que l'Algérie n'est pas une partie prenante dans ledit conflit. Rabat mène une guerre non-conventionnelle contre Alger Et c'est sur l'épineuse question de la drogue que le politique s'est montré le plus virulent à l'égard du Maroc, accusant au passage le royaume de mener une guerre non-conventionnelle contre son pays. «Les drogues en provenance du Maroc tuent les âmes» et «les forces vives de la nation», a-t-il soutenu. Abdelaziz Belkhadem a rappelé que les autorités algériennes ont fait de la lutte contre le cannabis une des «conditions» que Rabat devrait remplir dans la perspective d'une réouverture des frontières terrestres, fermées entre les deux pays depuis août 1994. Une condition que les responsables marocains rejettent à l'unisson, pointant du doigt la responsabilité de l'Algérie dans les importantes quantités de psychotropes (karkoubi) qui entrent sur le marché local. «L'Algérie n'est pas une ennemie du Maroc» L'un des plus anciens politiques encore en exercice du voisin de l'Est (en 1972, Boumediene l'avait nommé directeur adjoint aux relations internationales à la présidence de la république), s'est rappelé les vertus du langage diplomatique. L'ex-ministre des Affaires étrangères de 2000 à 2005, a assuré que «l'Algérie n'est pas une ennemie du Maroc et elle n'a pas intérêt à opter pour cette voie». Mieux encore, Abdelaziz Belkhadem a conclu son entretien par déclarer que le royaume «est un pays frère de l'Algérie. Il ne disparaitra pas et nous ne disparaitrons pas, également».