Le projet de coopération entre Melilla et l'Algérie se précise. Des diplomates du voisin de l'Est se trouvent, en effet, dans la ville. Le rapprochement entre la Commission islamique Annour de Melilla, présidée par Youssef Kaddour, et l'Algérie se poursuit sans relâche. Après les premiers contacts de mi-octobre à Valence entre le président de l'entité religieuse et la présidente de «Maison de l'Algérie», Houria Sehli, une nouvelle page dans ce projet de coopération entre les deux parties est sur le point d'être ouverte. Pour l'instant les pourparlers entre les deux parties se limitent aux acteurs associatifs. C'est à eux de préparer le terrain en attendant l'entrée des officiels. «Youssef Kaddour est attendu demain à Malaga en Andalousie où il devrait y rencontre une nouvelle représentante associative de l'Algérie en Espagne», nous confie une source à Nador. Le choix du lieu de la rencontre avait été révélé, la semaine dernière, par le même Kaddour dans des déclarations à la presse locale, sans pour autant mentionner de date. A la veille de cet important rendez-vous, l'ambassade du voisin de l'Est a dépêché deux diplomates à Melilla. «Ils sont arrivés dans la ville ce mardi 22 octobre avec pour mission de multiplier les rencontres avec des personnalités politiques, économiques et religieuses de Melilla. Ils préparent ainsi une probable visite de l'ambassadeur algérien en Espagne», ajoute notre source. La proximité avec l'Algérie bénéficie, en effet, d'une large adhésion dans les rangs de la population musulmane à Melilla. Elle est présentée comme la recette magique à même de permettre à l'économie locale de renouer avec la croissance. Le commerce de l'enclave espagnole a été lourdement impacté par l'entrée en vigueur, il y a plus d'une année, de la fermeture par la douane marocaine de sa frontière commerciale avec Melilla. Réaction timide du Maroc On apprend que dix jours après la première rencontre de Valence entre Youssef Kaddour et la présidente de la «Maison de l'Algérie», le Maroc a fini par réagir mais de manière timide. Le week-end dernier, un fonctionnaire ayant une expertise dans les mouvements religieux qui s'activent à Melilla a été dépêché sur place pour y prendre langue avec Youssef Kaddour. Mais visiblement, cette prise de contact n'a pas pu dissuader Kaddour de poursuivre son pari sur l'Algérie. Une carte qu'il joue pour contraindre le Maroc de revenir sur sa décision de fermer sa frontière commerciale avec Melilla. Les entrepreneurs et les commerçants à Ceuta portent un intérêt spécial à l'initiative du président de la commission islamique Annour. Eux aussi se plaignent des suspensions, durant plusieurs jours, de l'activité de contrebande avec le Maroc. Article modifié le 2019/10/22 à 22h46