Grâce à l'appui d'une association musulmane à Melilla, l'Algérie est en passe d'avoir une influence religieuse dans la ville. Avec la bénédiction de Madrid, les discussions ont même atteint un stade avancé. Les musulmans de Melilla seraient-ils en train de riposter à la fermeture par le Maroc de sa frontière commerciale avec l'enclave espagnole ? Une initiative a vu le jour avec l'objectif déclaré de contraindre Rabat à revenir sur sa décision. C'est le coup de poker que joue la «Commission islamique Annur de Melilla». L'instance religieuse, présidée par Youssef Kaddour Adda, s'est tournée directement vers l'Algérie, indique ce samedi la publication El Espanol. Son offre à des représentants officiels du voisin de l'Est est simple : du commerce en échange d'ouvrir les portes des mosquées de la ville aux imams algériens à la place des Marocains. La réunion a été préparée d'abord à Madrid On apprend que le jeune président de la CIAM ne serait pas le véritable auteur de cette main tendue aux Algériens mais juste un exécutant. «Avant de s'envoler mercredi 9 octobre à Valence pour y rencontrer la présidente de 'Maison Algérie', Mme Houria Sehli, également représentante du Front de Libération Nationale en Espagne, Youssef Kaddour s'est réuni d'abord avec des responsables espagnoles à Madrid pour préparer la rencontre avec l'Algérienne», nous confie une source à Nador. La discussion a porté sur «les thèmes du commerce, des frontières et des mosquées», a reconnu laconiquement Mme Sehli dans une déclaration à la publication en ligne El Espanol. Les deux parties auraient abordé «la consolidation des liens de coopération entre l'Algérie et la Commission islamique de Melilla avec notamment le financement du ministère algérien des Affaires religieuses de projets d'extension de mosquées de la ville, la fourniture de livres et la désignation, dans un premier temps, de deux imams algériens maitrisant la langue espagnole pour diriger les prières quotidiennes et le prêche du vendredi», indique notre source. Kaddour s'est félicité d'une telle arrivée, reprochant aux religieux marocains de prêcher en arabe classique, une langue que les jeunes de Melilla ne comprennent pas. «Le projet d'une liaison maritime entre Melilla et le port d'El Ghazouet a été également au menu des entretiens. Mme Houria Sehli a proposé à Youssef Kaddour de se rendre à Alger pour y rencontrer des responsables aux ministères des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Affaires religieuses et approfondir les consultations.» Il n'y a pas que les Algériens qui projettent de tisser leur influence religieuse à Melilla, les Turcs sont en train de suivre le même chemin. Discrètement le «Groupe Erdogan» a déjà jeté l'ancre dans la ville.