Dans une interview accordée au journal El Espagnol, Mohamed Chaïb Akhdim, député d'origine marocaine, souligne la nécessité de construite des mosquées, notamment à Barcelone. Le membre du Parti des socialistes de Catalogne (PSC), et député à Chambre basse du Parlement espagnol, Mohamed Chaïb Akhdim a affirmé, samedi, ne pas comprendre pourquoi une ville comme Barcelone ne dispose pas de mosquée. «Je ne comprends pas qu'une grande ville comme Barcelone, cosmopolite, ouverte, plurielle, avec des origines diverses, avec de nombreux musulmans qui la visitent chaque année de différents coins du monde, n'ait pas un espace décent», a-t-il déclaré lors d'une interview accordée au journal El Espanol. Il a expliqué ensuite qu'il s'agit d'une «accumulation de toute une série de problèmes qui ont empêché les municipalités d'avoir le courage d'aider la communauté musulmane à trouver cet espace». «Il doit y avoir une volonté politique, qui n'a pas encore été vue à ce jour. J'ai clairement dit de construire une mosquée par les musulmans eux-mêmes qui vivent en Catalogne (…) Un espace ouvert à tous les citoyens, pas seulement aux musulmans, avec des espaces d'échanges culturels et religieux, pour la connaissance des autres religions et de l'Islam.» Mohamed Chaïb Le député d'origine marocaine a également considéré que les petites mosquées font un excellent travail de coexistence et de dialogue. «Mais il reste encore beaucoup à faire, sans aucun doute», estime-t-il. L'Espagne pas encore capable de former ses imams Pour lui, «comme il y a une église dans le quartier, je veux qu'il y ait une mosquée (…) ouverte et qui travaille pour le dialogue, qui participe aux fêtes du quartier, ...». «Malheureusement, la question reste en suspens dans de nombreuses municipalités d'Espagne», poursuit-il avant de considérer que l'Etat ne doit pas laisser ses jeunes musulmans, nés ou ayant grandi dans le pays, sans cet espace. Quant à la formation des imams, Mohamed Chaïb considère que «l'Espagne, seule, ne sera pas capable d'y arriver», du moins pour le moment. Il explique ainsi que sa proposition consiste à choisir des imams parmi la jeune communauté musulmane en Espagne. Il imagine même des prêches «en castillan», arguant que «beaucoup d'enfants ne comprennent pas les sermons en arabe parce qu'ils sont nés et ont grandi en Espagne et ne parlent donc que peu l'arabe». Il estime même qu'il serait «intéressant de commencer à former des jeunes espagnols intéressés pour devenir imams, mais en attendant, nous devons éviter des discours radicaux». D'ailleurs, sur les discours religieux, le député musulman du Parti des socialistes de Catalogne ne manque pas de vanter l'expérience marocaine. Un «pays qui développe un islam plus moderne, plus adapté à l'époque», confie-t-il.