Le procureur de Gap a requis six mois de prison ferme à l'encontre des trois cadres de Génération identitaire renvoyés devant la salle d'audience du tribunal correctionnel de Gap pour avoir organisé une opération de nature à «créer une confusion avec l'exercice d'une fonction publique», indique Le Monde. Une centaine de militants d'extrême droite avaient en effet organisé des patrouilles à la frontière franco-italienne, en 2018, pour «stopper» les migrants. Le procureur a également requis une amende de 75 000 euros à l'encontre du mouvement. Jeudi 11 juillet, un seul s'est déplacé au tribunal correctionnel – le président de l'association. Et il n'a pas pipé mot. Avant de se taire, Clément Gandelin, 24 ans, conducteur de travaux intérimaire et déjà condamné pour violence sur personne dépositaire de l'autorité publique en 2015, a voulu dénoncer une procédure «purement politique» car, a-t-il assuré, «nous n'avons jamais dit que nous prenions la place de la police». L'avocat de Génération identitaire et de ses militants, Pierre-Vincent Lambert, a plaidé la relaxe, arguant qu'il n'y avait eu ni «manœuvre», ni «tromperie». Il a voulu voir dans le raisonnement du ministère public la volonté de se «justifier» et «la peur de se voir reprocher de ne rien avoir fait contre Génération identitaire alors que par ailleurs [il a] poursuivi et requis contre les autres». Par «les autres», l'avocat entend les militants qui viennent en aide aux migrants dans les cols alpins, où trois d'entre eux sont décédés depuis 2017. Il y a quelques mois, devant ce même tribunal, face au même procureur et à la même présidente, sept militants «solidaires» avaient été jugés et condamnés pour avoir facilité l'entrée irrégulière de plusieurs migrants sur le territoire en organisant une manifestation à la frontière et en passant outre une ligne de gendarmes, rappelle Le Monde. Celle-ci avait été organisée en réaction à l'opération «Defend Europe».