Plus d'un observateur estime que l'ouverture par Israël de la voie permettant aux patients et aux blessés de recevoir des soins dans d'autres pays du monde n'est rien d'autre qu'une «ouverture de la voie au déplacement forcé des habitants de la bande de Gaza». Les Palestiniens craignent qu'Israël empêche les patient et les blessés de guerre, ainsi que leurs accompagnants, de retourner à Gaza, après qu'ils aient été autorisés à quitter la bande de Gaza pour se faire soigner en Egypte et dans d'autres pays, en vertu de l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. Selon les premières estimations, le nombre de patients civils, de militaires blessés et de leurs accompagnants qui seront autorisés à quitter Gaza par le passage de Rafah pour recevoir des soins à l'étranger s'élève à environ 25.000 Palestiniens. Les craintes des Palestiniens de voir Israël empêcher le retour des patients et des blessés dans la bande de Gaza après qu'ils aient été soignés à l'étranger surviennent à la lumière des multiples violations israéliennes de l'accord de cessez-le-feu, notamment du protocole humanitaire, comme le dit le Hamas. L'accord de cessez-le-feu stipule que 50 résistants blessés seront autorisés à traverser quotidiennement, accompagnés de trois personnes. Chacune d'entre elles nécessite l'approbation d'Israël et de l'Egypte. L'accord autorise également 50 patients civils ayant besoin de soins à l'étranger, chacun accompagné d'une seule personne, portant leur nombre à 100 voyageurs, en plus de 50 autres relevant de la catégorie des cas humanitaires quotidiens. Selon Marwan Abdel Halim, un analyste politique, il n'est pas exclu qu'Israël empêche les Palestiniens malades et blessés de retourner à Gaza après avoir reçu des soins à l'étranger, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de déplacement forcé des habitants de la bande de Gaza, d'autant plus qu'il contrôle toujours la circulation au passage de Rafah, frontière avec l'Egypte.
«Israël ne se soucie guère de conventions»
Abdel Halim poursuit dans une interview à "Erem News" que "les indicateurs qui ont précédé ou accompagné la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu montrent l'échec d'Israël à respecter les dispositions de nombreuses clauses de l'accord, surtout en ce qui concerne le protocole humanitaire, du fait que la bande de Gaza souffre toujours du manque d'entrée de cargaisons d'aide et de secours de base, y compris des maisons préfabriquées et des tentes". La même source souligne qu'Israël peut recourir à plusieurs prétextes pour empêcher le retour des résistants malades ou blessés notamment, en les considérant comme une menace pour sa sécurité nationale ou encore en les accusant d'appartenir à une organisation terroriste et d'autres allégations. Pour sa part, l'analyste politique Fayez Abdel Aal estime qu'«il est naturel, à la lumière des tensions actuelles et des échanges d'accusations entre le Hamas et Israël concernant le non-respect des termes de l'accord de cessez-le-feu, que des craintes subsistent parmi les Palestiniens quant à l'empêchement du retour des blessés palestiniens à Gaza après avoir reçu des soins à l'étranger». «Bien qu'empêcher le retour des Palestiniens malades et blessés soit considéré comme une violation des droits de l'Homme, en particulier du droit au retour dans leur patrie et à la liberté de mouvement, Israël ne se soucie pas des pactes et lois internationaux», affirme Abdel Aal. Il est à noter que les inquiétudes apparues au cours des deux derniers jours concernant l'empêchement du retour des patients et des blessés dans la bande de Gaza ont incité l'Egypte à adresser un avertissement à Israël contre toute restriction au retour des Palestiniens après un traitement au Caire, car ces restrictions sont considérées comme une violation de l'Accord du Caire de 2012, qui permet aux Palestiniens de se rendre en Egypte pour y recevoir un traitement médical.
Hamas: "Nous sommes le jour d'après" Le groupe palestinien Hamas a déployé samedi une grande banderole sur la plateforme désignée pour la remise des captifs israéliens, dans le cadre de la cinquième phase de l'accord d'échange de prisonniers. Ce geste vise à défier les menaces israéliennes d'éliminer l'organisation de Gaza. Dans la ville de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, les Brigades Al-Qassam ont hissé une grande banderole portant l'inscription : «Nous sommes le déluge... "Nous sommes le jour d'après"», écrite en arabe, hébreu et anglais, accompagnée d'une image du drapeau palestinien et d'un poing fermé. Le choix du slogan «Nous sommes le jour d'après» par les Brigades Al-Qassam survient après des rapports des médias israéliens évoquant une possible acceptation par Israël du départ de certains ou de tous les dirigeants du Hamas de Gaza vers un autre pays. Cependant, cette proposition devrait être totalement rejetée par le groupe Hamas, qui a résisté à la guerre génocidaire israélienne contre Gaza pendant plus de 15 mois. Ce message du Hamas fait également écho aux déclarations du président américain Donald Trump concernant une proposition de relocalisation des Palestiniens de Gaza vers l'Egypte, la Jordanie et d'autres régions du monde, et la prise de contrôle de Gaza.