En 13 jours, l'offensive israélienne a coûté la vie à 704 Palestiniens et plus de 3100 blessés. Le Comité international de la Croix-Rouge à Gaza déplore que des dizaines de blessés meurent chaque jour faute d'ambulances. Le massacre se poursuit à Gaza. Le dernier bilan fait état de 704 morts palestiniens dont 220 enfants et de plus de 3.100 blessées. Chaque jour, plusieurs dizaines de blessés meurent dans la Bande de Gaza car les ambulances ne peuvent pas les approcher à cause des combats. «Des blessés meurent tout simplement en attendant une ambulance», a déploré le chef du bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza, Antoine Grand. Pour sa part, Pierre Wettach, chef de la délégation du CICR pour Israël et les territoires palestiniens a souligné que «Les hôpitaux, le personnel médical et les ambulances doivent être respectés en tout temps. Les ambulances doivent avoir accès à toutes les zones afin d'évacuer les blessés». Selon le CICR, les ambulances n'ont été autorisées que mercredi à accéder à plusieurs maisons dans le quartier Zeitoun, à Gaza-ville, où se trouvaient des blessés et des morts. La Croix-Rouge a accusé jeudi l'armée israélienne de l'avoir empêchée de secourir des blessés palestiniens, dont des enfants qui étaient coincés pendant cinq jours dans leur maison avec le corps de leur mère tuée dans des combats. Le CICR n'a pas hésité à déclarer que «l'armée israélienne n'a pas respecté ses obligations requises par le droit international humanitaire, demandant d'assister ou d'évacuer les blessés» et considère «intolérable le retard dans l'autorisation d'accès donnée aux services de secours». Outre les difficultés d'accès des ambulances et le débordement des soins intensifs des hôpitaux s'ajoutent les problèmes liés à l'approvisionnement en eau dans la bande de Gaza. Un demi-million de personnes, soit un tiers de la population du territoire, sont menacées d'être totalement privées d'eau. Jeudi, Israël a intensifié ses opérations dans le sud de la bande de Gaza. Des avions ont effectué deux raids dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière égyptienne, visant une maison et un tunnel soupçonné de servir à la contrebande, selon des témoins. L'armée israélienne a mené plus de 20 attaques aériennes près de la ville de Gaza, tuant onze personnes, selon des sources palestiniennes. Des affrontements ont également opposé les forces israéliennes aux hommes du Hamas dans le sud de la bande de Gaza. Sur le front diplomatique, Israël a annoncé l'envoi d'émissaires au Caire pour discuter de propositions de cessez-le-feu du président égyptien Hosni Moubarak, en coordination avec son homologue français Nicolas Sarkozy. Amos Gilad, conseiller politique du ministre de la Défense, Ehud Barak, et Shalom Turjman, conseiller de M. Olmert, vont examiner le plan égyptien qui bénéficie d'un large soutien international. Israël a dit espérer que cette réunion organisée avec les Egyptiens mènera «à un accord sur la question de la contrebande d'armes qui créerait les conditions permettant de mettre fin à l'opération militaire à Gaza». Amos Gilad, haut responsable du ministère israélien de la Défense, et Shalom Turjeman, conseiller du Premier ministre israélien, sont arrivés jeudi matin au Caire pour des discussions sur la proposition franco-égyptienne de cessez-le-feu à Gaza. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a précisé qu'il n'y aurait aucun entretien direct entre les représentants de l'Etat hébreu et ceux du Hamas, dont la date d'arrivée au Caire demeurait toujours incertaine. M. Gheit a affirmé que l'Egypte entendait demander à Israël et au Hamas un cessez-le-feu temporaire «qui conduirait à un cessez-le-feu consolidé et permanent». Ensuite, a-t-il précisé, des négociations se tiendraient avec l'Union européenne et l'Autorité palestinienne sur la réouverture du point de passage de Rafah, à la frontière entre l'Egypte et Gaza. De son côté, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est arrivé en Espagne jeudi en provenance des Nations unies pour des pourparlers sur la situation dans la Bande de Gaza avec le Roi Juan Carlos et le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero.