Le Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, a annoncé dimanche la possible ouverture officielle de tractations dans les prochains jours avec les groupes armés, avec l'espoir qu'une trêve ouvre la voie à une relance des négociations avec Israël. Ces pourparlers doivent débuter après le déplacement du chef des services de renseignement égyptiens Omar Souleimane, attendu lundi dans la région. Il doit rencontrer le même jour Ahmed Qoreï et Yasser Arafat. Interrogé sur le fait de savoir si le Hamas, auteur de nombreux attentats-suicide en Israël, est prêt à une trêve en échange de l'arrêt des opérations militaires israéliennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, M. Qoreï a répondu qu'il y a chez les Palestiniens un "désir général de dialogue sur ce dossier". "Nous n'avons pas d'objection à tout dialogue avec le Premier ministre (palestinien)", a déclaré samedi le chef spirituel du mouvement islamiste, Cheikh Ahmed Yassine. "Nous souhaitons examiner toute proposition. Nous donnerons nos réponses (...) mais dans la situation actuelle, nous ne pouvons pas parler de cessez-le-feu", a-t-il ajouté. D'autre part, le dirigeant palestinien Yasser Arafat a condamné dimanche les attentats de Turquie en les qualifiant de "crime odieux" et a présenté ses condoléances aux familles juives et musulmanes, selon l'agence de presse palestinienne Wafa. Le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï a également condamné ces attentats, selon Wafa. M. Qoreï a par ailleurs indiqué dimanche devant des journalistes qu'"il y aura un dialogue interpalestinien sur un cessez-le-feu après la visite lundi à Ramallah du général Omar Souleyman", le chef des renseignements égyptiens. Ce dernier doit rencontrer lundi M. Arafat, ont indiqué des proches du dirigeant palestinien. Dans son discours d'investiture au Parlement mercredi, M. Qoreï avait indiqué vouloir oeuvrer à un cessez-le-feu, et les dirigeants israéliens ont fait savoir qu'une rencontre avec M. Sharon est envisageable après le retour de ce dernier d'un voyage en Italie qu'il doit entreprendre lundi. Le mouvement radical palestinien Hamas a indiqué qu'il était en principe d'accord pour discuter d'une trêve. Sur le terrain, la violence a continué dimanche. Un Palestinien a été tué par balle le matin lors d'un raid de l'armée israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et un garçon de 8 ans a été blessé, selon des sources hospitalières palestiniennes. Ce décès porte à 3.611 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'Intifada, fin septembre 2000, dont 2.696 Palestiniens et 849 Israéliens. Selon un communiqué militaire, le Palestinien a été tué "lors d'une opération de l'armée aux abords de Rafah visant une cellule d'activistes recherchés responsables de la contrebande d'armes via des tunnels creusés sous la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza". Au cours de cette opération, "le chef de cette cellule, Bassam Abou Libda, et un de ses adjoints ont légèrement été blessés et arrêtés, et un des activistes recherchés a été abattu, alors qu'ils tentaient de s'enfuir", a ajouté le communiqué en précisant que les soldats ont ensuite dynamité la maison de Abou Libda. Selon une source militaire, quatre soldats israéliens ont par ailleurs été blessés par l'explosion d'un engin qui s'est accompagnée d'échanges de tirs dans le même secteur.