Dimanche, les groupes palestiniens armés semblaient vouloir retarder l'annonce officielle du cessez-le-feu. Sur place depuis samedi, la conseillère du président américain Condoleeza Rice a poursuivi ses entretiens. Trêve ou pas trêve ? Annoncée comme imminente depuis jeudi, l'annonce de ce cessez-le-feu vital pour la poursuite du processus de paix israélo-palestinien était toujours incertaine dimanche. Pour quelle raison ? Un désaccord subsisterait entre certaines factions sur la question de l'arrêt des attentats anti-israéliens durant trois mois. Une querelle est notamment apparue dans la nuit de samedi à dimanche entre les groupes islamistes et celui, laïc, du Fatah de Yasser Arafat. Hamas et Djihad islamique refuseraient toute mention à la « feuille de route ». Quant aux Brigades des Martyrs d'Al Aqsa, elles souhaiteraient rappeler les engagements qu'Israël a pris en adoptant ce plan de paix. « La houdna (trêve) ne sera pas déclarée aujourd'hui en raison de divergences sur les termes de l'accord », a précisé dimanche Ahmed Ghneim, haut responsable du Fatah impliqué dans ces difficiles pourparlers. S'il n'est pas question de remettre en cause cette décision, son annonce semblait s'orienter vers un report de quelques heures, voire de quelques jours. Le ministre palestinien des Affaires gouvernementales Yasser Abed Rabbo a laissé entendre que la situation pourrait être débloquée aujourd'hui. L'ancien négociateur en chef Saëb Erekat a, quant à lui, déjà confirmé que le Front populaire de libération de la Palestine ne signerait pas la déclaration commune, tout en s'engageant à ne pas violer le cessez-le-feu. Ces ultimes pourparlers sont intervenus au moment de la visite de la conseillère du président Bush pour la sécurité nationale. Condoleeza Rice, tout comme le secrétaire d'Etat Colin Powell, avait été chargée début juin de superviser l'application de la feuille de route, le plan de paix du Quartette censé aboutir à la création d'un Etat palestinien d'ici 2005. Elle a entamé dimanche ses entretiens avec les représentants israéliens à ce sujet. Elle a rencontré Dov Weiglass, chef de cabinet d'Ariel Sharon, avant d'être reçue par le chef du gouvernement lui-même, puis par le ministre de la Défense Shaoul Mofaz et le chef d'état-major le général Moshé Yaalon. Au centre de ces discussions : le retrait des forces israéliennes du nord de la bande de Ghaza et de la ville de Beit Lahm en Cisjordanie. Cet accord a été conclu entre Palestiniens et Israéliens lors de leur dernière réunion sécuritaire vendredi dernier. Sa mise en œuvre pourrait intervenir aujourd'hui, lundi, mais elle est évidemment liée à l'annonce de la trêve puisque, en échange de ce retrait, les Palestiniens se sont engagés à assurer la sécurité dans toute la zone. Samedi soir dans la ville cisjordanienne de Ariha (Jéricho), Condoleeza Rice s'est entretenue avec le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas qu'elle a invité à se rendre « dans les prochaines semaines à Washington » pour y rencontrer le président Bush. Lors de cet entretien –auquel ont pris part le ministre délégué à la Sécurité, Mohammad Dahlane, le chef de la diplomatie Nabil Chaath, et le ministre des Affaires gouvernementales Yasser Abed Rabbo -, Abou Mazen a réitéré son engagement à confisquer « toutes les armes illégales » tout en insistant sur le gel effectif de la colonisation juive, et la libération de pas moins de 5.000 Palestiniens détenus par Israël.