Deux jeunes gens ont été condamnés à une peine de 4 mois ferme. Le resquilleur sera jugé le 2 mai et reste en détention jusqu'à cette date. Son avocat conteste le portrait qu'en a fait le nouveau ministre de l'Intérieur. Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé jeudi deux peines de prison ferme et une peine avec sursis contre trois des participants aux incidents de la gare du Nord et renvoyé à une date ultérieure l'examen du cas de deux autres personnes dont celui du resquilleur à l'origine des faits. Deux jeunes gens âgés de 28 et 19 ans ont été condamné à une peine de 4 mois ferme pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre. Le procureur avait requis six mois ferme à leur encontre. Le premier des deux, désigné par deux policiers, a formellement contesté ces accusation à l'audience. Le second, a reconnu le jet d'une canette de bière mais a affirmé qu'il ne visait pas les policiers. Pour leurs avocats, «les jeunes gens ont eu le tort de se trouver au mauvais moment au mauvais endroit». L'un des deux, en situation irrégulière en France, a été condamné à trois ans d'interdiction du territoire français. Le tribunal a condamné un troisième jeune homme à une peine de quatre mois avec sursis pour avoir lancé une paire de chaussure de sport sur des policiers. Ce prévenu, un ancien pâtissier de 28 ans, avait, lors de sa garde à vue, expliqué son geste par l'exaspération que lui avait procuré dans la soirée l'attitude des CRS qui, avait-il dit, gazaient tout le monde, même les passants. Le président a renvoyé au 2 mai l'examen du cas du voyageur sans billet dont l'arrestation est à l'origine des affrontements de la gare du Nord, conformément à la demande de son avocat. Le prévenu a été placé en détention provisoire jusqu'à cette audience. Enfin, l'examen du cas d'un cinquième jeune homme, âgé de 18 ans, accusé d'avoir dérobé une paire de chaussure dans un magasin vandalisé, a été renvoyé au 25 avril comme l'avait souhaité son avocate. Le président a ordonné dans ce dossier un supplément d'information pour que soient visionnées les bandes d'une caméra de vidéosurveillance qui filmait le magasin le jour du pillage. Le prévenu a été placé en détention provisoire jusqu'à la prochaine audience, conformément aux réquisitions du parquet. L'audience de jeudi a été marqué par la plaidoirie de l'avocat du resquilleur qui a dénoncé «le rôle de victime expiatoire» que l'on voudrait faire jouer à son client, expliquant que ce dernier ne correspondait pas au portrait qu'avait fait de lui le ministre de l'Intérieur. François Baroin avait expliqué mercredi que l'homme était «un multirécidiviste, renté illégalement sur le territoire français, avec vingt-deux dossiers de violences volontaires». Or, selon l'avocat, son client n'a que sept condamnations à son casier judiciaire dont certaines remontent à plus de dix ans et d'autres concernent des vols de nourriture ou d'ustensile de cuisine dans des magasins. Il est entrés en France régulièrement dans le cadre d'un regroupement familial et est en attente d'un titre de séjour, a-t-il expliqué. Six jeunes mineurs, soupçonnés d'avoir participé aux incidents, ont par ailleurs été présentés dans la journée à un juge ou devant le tribunal des enfants, a indiqué le parquet de Paris. Enfin, deux dernières personnes interpellées gare du Nord se trouvaient toujours jeudi en garde à vue et pourraient être présenté ce vendredi à la justice. L'un d'eux est soupçonné d'avoir jeté une jardinière de 20 kg du haut de deux étages lors des incidents.