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Le Maroc et Sound Energy en passe de raccorder le gisement de Tendrara au gazoduc Maghreb-Europe, Rabat a respecté sa promesse : «Nous ne laisserons pas ce réseau rouiller après la décision algérienne de ne plus l'alimenter»
«Nous ne le laisserons pas [le gazoduc Maghreb-Europe] rouiller» avait promis Rabat en 2021, qui n'a pas manqué à sa parole, après que l'Algérie a décidé de ne pas prolonger le contrat d'utilisation du tuyau intercontinental en 2021. L'Algérie, premier fournisseur de gaz naturel de l'Espagne, n'avait pas fait mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d'utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME). La société britannique Sound Energy franchit une étape décisive dans le développement de son projet gazier au Maroc avec la mise en œuvre du raccordement du gisement de Tendrara au gazoduc Maghreb-Europe (GME). L'élaboration des études d'ingénierie de détail et des simulations de flux touche à son terme, ce qui permettra d'affiner les spécifications techniques de cette infrastructure stratégique. La décision finale d'investissement est attendue d'ici la fin de l'année, marquant l'engagement définitif des parties prenantes dans un chantier d'envergure. Une architecture gazière intégrée au réseau national L'interconnexion de Tendrara au GME (que l'Algérie n'alimente plus depuis 2021), repose sur la construction d'un gazoduc de 120 kilomètres, conçu pour garantir l'acheminement du gaz sous des conditions de pression et de température optimales, tout en respectant les exigences de qualité requises pour son injection dans le réseau régional. Ce tracé nécessite des études géotechniques poussées afin d'anticiper les contraintes topographiques et géologiques susceptibles d'affecter la stabilité de l'infrastructure. Une station de traitement et de compression sera implantée pour ajuster la composition du gaz extrait, notamment par l'élimination des composés indésirables tels que le dioxyde de carbone, l'azote ou les traces de sulfures afin d'assurer une compatibilité parfaite avec les standards de transport. Par ailleurs, le développement de nouveaux puits de production, en complément des forages existants, sera nécessaire pour sécuriser un débit stable et soutenu sur le long-terme. Contraintes techniques et exigences de fiabilité La mise en service d'un tel ouvrage implique une coordination rigoureuse entre les différentes phases de conception, de construction et d'exploitation. Les ingénieurs chargés du projet doivent notamment garantir la résistance des matériaux à la corrosion, compte tenu de la nature potentiellement acide du gaz extrait, ainsi que l'intégration de systèmes de contrôle avancés pour superviser en temps réel les pressions d'injection, les débits et la composition du fluide transporté. L'exploitation du gazoduc reposera sur une redondance des dispositifs de sécurité, incluant des soupapes de décompression, des détecteurs de fuite et des mécanismes d'arrêt d'urgence, conformes aux normes internationales en vigueur pour le transport de gaz naturel. Une attention particulière sera portée à l'interopérabilité du gazoduc avec le GME, en vue d'éviter tout déséquilibre de pression pouvant compromettre l'intégrité du réseau. Un levier stratégique pour la souveraineté énergétique du Maroc La connexion de Tendrara au GME s'inscrit dans une approche globale de renforcement des capacités gazières nationales, à un moment où le Maroc consolide son indépendance énergétique à travers l'exploitation de ses ressources domestiques et le développement de nouvelles infrastructures de transport. La disponibilité d'un gaz localement produit réduira la dépendance aux approvisionnements extérieurs, tout en offrant une solution plus compétitive pour l'alimentation des centrales thermiques et des industries fortement consommatrices d'énergie. À plus long terme, l'augmentation des volumes extraits pourrait ouvrir la voie à une insertion progressive du Maroc dans les flux d'exportation régionaux, notamment via le Gazoduc Maghreb-Europe, dont la capacité pourrait être partiellement réaffectée à l'acheminement du gaz marocain vers le marché ibérique et, au-delà, vers l'Europe. Ce projet illustre ainsi la volonté marocaine d'affirmer sa place en tant qu'acteur structurant du marché gazier régional, en s'appuyant sur une politique d'investissement ciblée et sur une coopération renforcée avec les opérateurs du secteur. En juin 2022, l'Espagne a commencé à acheminer du gaz vers le Maroc à travers le gazoduc Maghreb Europe (GME) alors que l'Algérie n'alimente plus le GME à destination de l'Espagne depuis fin octobre 2021. Par ailleurs, la dépendance de Madrid à l'égard du gaz algérien a été nettement réduite depuis l'arrêt du GME, selon le gestionnaire du réseau gazier espagnol.