L'opérationnalisation de l'officialisation de la langue amazighe accuse à nouveau du retard. Le PAM et l'Istiqlal ont décidé, mardi 14 mai, de se retirer de la sous commission créée pour parvenir à un compromis entre les groupes. Les deux formations d'opposition protestent, ainsi, contre les divisions criantes de la majorité gouvernementale qui entravent jusque là l'adoption du projet de loi-cadre n°51-17 relatif au système de l'éducation, de la formation professionnelle et la recherche scientifiques. Malgré leurs différences, Tracteur et Balance se disent convaincus dans leurs communiqués respectifs, que les projets de loi organiques n°26.16 sur la langue amazighe et n°04.16 portant création du Conseil national des langues et de la culture marocaine vont de pair avec le projet sur l'enseignement. Ils appellent à tourner la page de la recherche du «consensus» entre les composantes de la majorité gouvernementale en vue de l'adoption des trois textes et à revenir à la procédure normale : vote d'abord au sein de la commission de l'Education, Culture et Communication et ensuite passage à la plénière de la Chambre des représentants. Les retraits du PAM et de l'Istiqlal isolent davantage le PJD. En réponse à la consigne de Abdelilah Benkirane lancé début avril sur les réseaux sociaux, les députés islamistes bloquent l'approbation du projet de loi-cadre sur l'enseignement. Ils protestent contre ce qu'ils appellent «opération de francisation» de l'école au Maroc. Mardi 7 mai à la Chambre des conseillers, et en présence du ministre de l'Education Said Amzazi, le conseiller parlementaire Abdellatif El Hallouti de l'UNTM, bras syndical du PJD, la même qualifié de «crime».