Simple retard à l'allumage ou l'année 2016 était-elle plus chargée que 2019 en motif d'indignation pour l'Union internationale des oulémas musulmans (UIOM) et l'Union des savants musulmans ? Lundi, deux unions de oulémas musulmans se sont exprimées sur une performance musicale organisée à l'Institut Mohammed VI pour la formation des imams, morchidines et morchidates à l'occasion de la visite au Maroc du Pape François. Ainsi, l'Union internationale des oulémas musulmans (UIOM), présidée par le Marocain Ahmed Raissouni ainsi que l'Union des savants musulmans ont dénoncé la performance présentée par Caroline Casadesus, Smahi El Harati et Françoise Atlan, accompagnés par l'orchestre philarmonique du Maroc, tous venus se produire devant le roi Mohammed VI et le souverain pontife. Les deux associations ont ainsi dénoncé le mélange entre l'Adhan (appel à la prière) et des chants ecclésiastiques, l'une dénonçant un «comportement regretté et malheureux» et une «fabrication inacceptable», l'autre un «événement dangereux» et contraire aux principes de l'Islam. «Les Religions à l'Unisson» et la version islamo-chrétienne de l'Ave Maria Seulement, ce n'est pas la première fois que le spectacle présenté par le trio muezzin/juive/chrétienne est présenté au public. Déjà en octobre 2016, l'Orchestre philharmonique du Maroc a présenté le spectacle «Les Religions à l'Unission – Caccini, Ave Maria» devant son public à Casablanca. Le muezzin Smahi El Harati était alors venu chanter une partie de l'Adhan au rythme d'un violoncelle, avant d'être rejoint par Caroline Casadesus et Françoise Atlan. Presque le même arrangement que l'œuvre présentée devant le roi Mohammed VI et le pape François. A l'époque, aucune des deux unions ne s'était prononcée sur le spectacle. De même, les réactions négatives d'internautes marocains sur la vidéo de l'Orchestre philharmonique du Maroc étaient bien plus rares que celles exprimées à l'occasion de la présentation de l'oeuvre présentée samedi devant le roi et son invité. Les commentaires sous la vidéo de 2016 insistaient pour applaudir un «exemple de tolérance et de paix» et une «œuvre donnant des frissons». Enfin, rappelons que «Les Religions à l'Unisson – Caccini, Ave Maria» ne constitue pas la première pièce musicale mélangeant l'appel à la prière musulman et des chants ecclésiastiques. Déjà en 2012, l'artiste libanaise Tania Kassis avait interprété, en compagnie de Mahmoud Massaad et Maen Zakaria, la version islamo-chrétienne de l'Ave Maria de Cacccini. Là aussi, les deux organisations de oulémas n'avaient piper mot.